Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné mercredi, dans une déclaration adoptée à l’unanimité, l’éviction par les militaires des autorités de transition au Mali, sans toutefois parler de coup de force ou de coup d’Etat, ni prévoir la possibilité de mesures coercitives. « Les membres du Conseil de sécurité condamnent fermement l’arrestation du président et du Premier ministre chargés de la transition, ainsi que d’autres responsables par des éléments des forces armées », indique cette déclaration rendue publique alors que se tenait dans le même temps une réunion d’urgence de l’instance onusienne. « Imposer un changement de direction de la transition par la force, y compris par des démissions forcées, (est) inacceptable », précise le texte.
Le Conseil de sécurité appelle « à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les responsables détenus » et exhorte « les éléments des forces de défense et de sécurité à regagner leurs casernes sans délai ».
Il réclame une « reprise immédiate » de la transition menée par les civils au Mali, sous la coupe des militaires depuis un premier coup d’Etat à l’été 2020, avec des élections « dans le délai de 18 mois établi conformément à la charte de transition », ajoute-t-elle.
Une première version du texte prévoyait la menace implicite d’éventuelles mesures de rétorsion contre les militaires, mais cette mention a été retirée en raison de l’opposition de certains pays membres du Conseil de sécurité, ont indiqué des sources diplomatiques à l’AFP.
Les 15 membres du Conseil réitèrent enfin leur soutien aux efforts régionaux pour un règlement de la crise et un retour au pouvoir des civils, souligne la déclaration, alors qu’un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pourrait être convoqué prochainement, selon des diplomates.
Source: La Libre