C’est un nouveau cap franchi dans les relations entre les États-Unis et l’Éthiopie. Washington a décidé d’imposer des sanctions contre des officiels éthiopiens et érythréens. D’abord des restrictions de visa, puis de fortes sanctions financières suivront, notamment dans les domaines de la sécurité et de l’assistance économique. Les États-Unis accusent les responsables des deux pays de ne pas prendre de mesures significatives pour mettre fin aux hostilités dans la région du Tigré, presque sept mois après le début de la guerre. Le gouvernement éthiopien a riposté immédiatement.
« Les tentatives américaines de s’ingérer dans les affaires intérieures de l’Éthiopie ne sont pas seulement inappropriées, mais complètement inacceptables ». Les mots du ministère éthiopien des Affaires étrangères sont forts, après l’annonce, faite par Washington, de sanctionner financièrement le pays pour sa gestion de la guerre au Tigré.
Des sanctions « inutiles et contreproductives », ajoute Addis-Abeba qui assure avoir tout tenté pour coopérer avec l’administration Biden.
Cependant, pour le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, le gouvernement éthiopien n’a pas pris de mesures significatives pour mettre fin aux hostilités.
Washington sanctionnera non seulement l’Éthiopie de façon bilatérale, mais fera également pression sur le FMI et la Banque Mondiale pour geler des financements. Un coup dur pour le gouvernement d’Abiy Ahmed et l’économie éthiopienne déjà surendettée et dont la notation a été récemment abaissée par l’agence Moody’s.
Face à ce traitement qu’elle juge injuste, l’Éthiopie annonce qu’elle sera forcée, ni plus ni moins, que de réévaluer ses relations bilatérales avec le géant américain.
Cette décision pourrait mettre en péril l’avenir de l’Éthiopie. C’est en effet le pays, en Afrique, qui reçoit le plus d’aide de la part de Washington avec près d’un milliard de dollars par an.
Source: Rfi