Sal, Cabo Verde
Aujourd’hui est un jour symbolique. En ce jour de fête, c’est le cœur de tous les combattants de la liberté que nous entendons battre à l’unisson. Le 25 mai 2021, nous célébrons la libération d’un continent et des peuples opprimés par l’impérialisme et la soif insatiable de conquête de l’Occident. Cette inlassable quête de domination impérialiste a conduit à l’asservissement de l’Afrique pendant des siècles. Les efforts de colonisation ont tenté de détruire les civilisations, les cultures et les traditions africaines, ont renié son histoire et son humanité, ont pillé ses richesses et ses ressources. Mais aujourd’hui, c’est la résistance contre cette oppression que nous célébrons, nous admirons la résilience d’un peuple et de tout un continent.
Ce jour de libération est un jour qui m’est cher. Il est lourd de signification à bien des égards. En tant qu’Ambassadeur du Venezuela auprès de l’Union africaine, je partage pleinement cette « vision commune d’une Afrique unie et forte » et j’adhère pleinement à ces « nobles idéaux qui ont guidé les pères fondateurs de notre Organisation continentale et des générations de panafricanistes dans leur détermination à promouvoir l’unité, la solidarité, la cohésion et la coopération entre les peuples d’Afrique et les États africains ». La République bolivarienne du Venezuela entend consolider ses relations amicales avec les nations africaines dans le plein respect de ces valeurs. Mais ce jour de libération m’est également cher en tant que combattant de la liberté contre la domination impérialiste qui continue sous diverses formes à opprimer d’autres cultures. Je pense aux opprimés, je pense aux persécutés, je pense aux malheureux enchaînés par le pouvoir néocolonial qui continue, sous d’autres formes encore, à asservir.
Mes vœux pour la libération sont sincères. Ils sont exprimés par un homme qui connaît l’oppression, l’injustice et l’arbitraire, un homme qui y a été soumis pendant près d’un an dans une prison, étant arbitrairement détenu au Cap-Vert, sur ordre de la puissance néocoloniale intransigeante des États-Unis. Et cette journée me donne la force de me lever et d’exprimer mon espoir dans l’idée de la justice, et de faire appel aux nations africaines et à l’Union africaine pour mettre fin à l’injustice et à l’arbitraire.
En ce jour de célébration, je vais oser paraphraser le grand Léopold Sédar Senghor en vous rappelant que « vous êtes les témoins de l’Afrique immortelle, vous êtes les témoins du nouveau monde qui sera demain » et je vais oser conclure avec une citation de Simon Bolivar, qui me permet, chaque jour, de me rappeler que mon combat n’est pas vain, car « la liberté est le seul objectif qui vaille la peine de sacrifier la vie des hommes ».
Ces propos sont ceux d’un ami des opprimés, d’un ami de l’Afrique, d’un Ambassadeur auprès de l’Union africaine détenu arbitrairement par le Cap-Vert sur ordre de l’administration Trump pendant près d’un an. Ces mots sont là pour vous rappeler que la liberté doit être conquise chaque jour et qu’elle n’est jamais acquise. J’en suis d’autant plus conscient que j’en suis privé.
Ambassadeur Alex Saab, Représentant permanent adjoint auprès de l’Union africaine