C’est un troisième rendez-vous électoral qui s’est déroulé, ce dimanche 23 mai, en Centrafrique, depuis les élections générales du 27 décembre dernier. Il s’agissait d’élections législatives partielles dans quelque 50 circonscriptions sur les 140 que compte le pays.
Les bureaux de vote ont fermé depuis 16h (heure locale), l’heure est maintenant au dépouillement pour un scrutin qui s’est globalement déroulé dans le calme, malgré quelques incidents isolés. Dans 42 circonscriptions, c’était le deuxième tour de scrutin, après le premier tour qui s’est tenu le14 mars. Dans les huit restantes, les électeurs sont appelés aux urnes pour un premier tour de scrutin. Ils n’ont pas pu voter en raison de perturbations provoquées par des groupes armés rebelles opposés à la tenue des élections.
Nous étions, ce matin, dans le 3e arrondissement de Bangui que l’on appelle aussi le PK5, à l’école Koudoukou, le principal centre de vote avec 18 bureaux pour deux circonscriptions. Tous, en tout cas, étaient convaincus que c’est l’accalmie, le retour de la sécurité qui a permis de voter sans encombre.
Dans le bureau présidé par Yolande Medissima, l’affluence était plutôt faible. « On devait ouvrir à 6 heures pile, mais le retard vient des représentants des candidats, explique-t-elle. Ils sont venus à partir de 6h30 et on a ouvert à 6h40. Mais là, présentement, les gens viennent un à un. »
Il y a dans la zone, un manque d’infrastructures, de l’avis général des électeurs. « Il y a beaucoup de choses qui nous manquent, dans notre enclave du PK5, explique l’un d’entre eux. Il n’y a pas un bon hôpital, il n’y a pas de routes. C’est ce que nous voulons changer, et voter pour des députés pour aller discuter à l’Assemblée. » Une électrice surenchérit : « Il y a beaucoup de choses qui doivent changer, confirme une électrice. Tu vois, en RCA, les enfants ne vont pas bien à l’école. Il n’y a même pas les routes, il y a le manque des écoles, et le manque des enseignants aussi. On n’a pas les enseignants qualifiés aussi. » Un autre encore : « Par exemple, il y a des inondations, très souvent. donc nous voulons un député qui soit compétent pour notre troisième arrondissement. »
Pour rejoindre les bureaux de vote, il fallait en effet traverser d’immenses flaques de boues, en équilibre, sur de fines planches de bois. Devant l’école le marché bat son plein, sous le regard vigilant d’un blindé de la Minusca.
Affluence relative dans le reste du pays
Dans l’arrière-pays, aucun incident majeur ne nous a été signalé. « Tout se passe très bien jusqu’ici. De Bouar à Ngoto, l’affluence est relative, mais les gens sont là », a expliqué Me Mathias Barthélémy Morouba, président de l’Autorité nationale des élections.
Dans un communiqué, le réseau « Arc en ciel » qui observe les élections, a fait état d’un climat pacifique et serein, d’une affluence plutôt faible, de légers retards à l’ouverture, mais rien de grave. Les bureaux de vote sont restés ouverts jusqu’à 16h00, sauf s’ils ont démarré avec du retard, auquel cas, ils sont autorisés à le rattraper.
Le couvre-feu en vigueur a été exceptionnellement levé pour les institutions qui participent au processus électoral.
Source: Rfi