Les Érythréens, impliqués dans le conflit qui se prolonge dans cette province du nord de l’Éthiopie, auraient particulièrement visé l’économie et les outils de production. RFI s’est rendu dans une usine de traitement du granit et de la pierre qui employait plus de 700 personnes.
Morceaux de dalles brisés. Machines détruites. Portes arrachées. C’est comme si un cyclone s’était abattu sur Semayata Dimensional Stones Factory. En décembre, l’usine a été attaquée par les soldats érythréens. Le chef des gardiens, Russom Gebremichael, témoigne :
« Ils sont restés pendant un mois. Ils ont volé toute la marchandise qu’ils pouvaient. Les machines étaient emportées par camion. Celles qui étaient trop grosses étaient détruites à la grenade. Ils ont même fait entrer un char pour faire tomber notre grue. »
Deux gardes ont été tués. Russom Gebremichael a été attaché avant de s’échapper au bout d’une semaine. Pour lui, cette attaque est une tragédie pour la région.
« Je pleure chaque jour en voyant ça. L’usine nous a tellement apporté. Elle fournissait l’électricité du village, elle employait des centaines d’entre nous, elle prêtait ses véhicules pour emmener des gens à l’hôpital. Elle faisait partie de notre vie. Tout le monde a le cœur brisé ici. »
Aujourd’hui, les 700 employés du site ont perdu leur travail. Regardant les centaines d’impacts de balles sur les murs, Russom Gebremichael tente d’interpréter ce qui s’est passé.
« Les Érythréens n’avaient jamais vu une telle infrastructure. Ils se sont sentis jaloux de notre développement. À cause de ça, ils veulent détruire le Tigré. »
Dix gardes restent encore permanence pour faire fuir les nombreux pillards. Mais Russom Gebremichael garde malgré tout espoir. Semayata Dimensional Stones Factory rouvrira un jour ses portes dit-il.
Source: Rfi