Le Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique, est le théâtre depuis trois ans et demi d’attaques qui ont provoqué la mort de plus de 2 500 personnes et déplacé 700 000 autres dont une partie est logée provisoirement à Pemba et ses alentours, soit chez des membres de leur famille, soit dans des camps de transit.
Le camp « 25 de Junho », le plus grand de Metuge, une localité à une heure de route de Pemba, la capitale provinciale, concentre, selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), plus de 30 000 personnes ayant fui les violences dans l’extrême nord du Cabo Delgado.
Des conditions de vie « pas dignes »
Après l’attaque contre son village, Bilibiza, au nord de Pemba, en septembre 2020, Benjamim qui, avant, était agriculteur et leader de sa communauté, s’est retrouvé dans ce camp avec des milliers d’autres personnes de sa région. « Nos conditions de vie, dit-il, ne sont pas dignes. Nos cabanes sont précaires, nous n’avons pas assez de toiles pour le toit et quant à la nourriture que le Programme alimentaire mondial nous fournit, pour la préparer, il faut trouver quelqu’un qui aurait une casserole et ce centre est vaste. »
Avec ses petites habitations alignées faites de roseau, de paille et de toile, ce camp a pour vocation d’être un hébergement provisoire. Ricardo Mendes Bau, lui aussi ancien habitant de Bilibiza regrette sa vie d’avant : « Dans ces cabanes, il n’y a ni lit, ni matelas, il y a plein d’insectes qui peuvent nous transmettre des maladies. J’étais à Bilibiza, j’avais mon affaire. Ils sont arrivés, j’ai été forcé de sortir, je n’ai rien pu prendre, tout a été brûlé. Certains sont restés sur le chemin, ma grand-mère, mon père a fui vers les îles, Il est mort là-bas », raconte encore Ricardo Mendes Bau.
L’interminable attente du relogement
Selon des chiffres récents, l’OIM assiste un total de 900 000 personnes, dont les déplacés du Cabo Delgado mais aussi les populations sinistrées en 2019 par le passage des cyclones Idai et Kenneth, au centre et au nord du pays. Certains attendent toujours d’être relogés.
Source: Rfi