Selon le chef de l’État français, son pays est prêt à annuler la totalité de sa créance vis-à-vis du Soudan, ajoutant que tout était «réuni» pour que le Soudan «avance vers le lancement du processus de réduction de la dette».
Emmanuel Macron s’est dit favorable, lundi, à l’annulation de la dette du Soudan envers la France, soit un montant de quelque cinq milliards de dollars (4,1 milliards d’euros), afin d’aider le pays africain à poursuivre sa transition démocratique et à sortir de la crise économique.
Le gouvernement français avait préalablement confirmé l’octroi d’un prêt-relais de 1,5 milliard de dollars (1,23 milliard d’euros) à Khartoum afin d’aider le pays à faire face à ses arriérés de dette vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI), à l’occasion d’une conférence internationale pour le Soudan organisée à Paris.
Ce prêt-relais doit aider le Soudan à atteindre son objectif d’intégrer le mois prochain l’initiative pays pauvres très endetté (PPTE) du FMI et de la Banque mondiale, qui vise à aider les pays pauvres à réduire des dettes jugées insoutenables.
Khartoum a déjà remboursé récemment ses arriérés auprès de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement grâce à des prêts-relais occidentaux, mais doit encore rembourser ses arriérés auprès du FMI.
À l’issue de la conférence, Emmanuel Macron a déclaré que tout était «réuni» pour que le Soudan «avance vers le lancement du processus de réduction de la dette».
«Ce processus sera officialisé dans les prochaines semaines. Fin juin est sans doute l’horizon raisonnable», a précisé le chef de l’État français.
«Chacun devra alors dire quel effort il pourra consentir. En ce qui concerne la France […], nous sommes en faveur d’une annulation pure et simple de notre créance envers le Soudan, qui est la plus importante parmi les membres du club de Paris. Nous sommes en faveur de l’annulation de prêts de cinq milliards de dollars», a ajouté Emmanuel Macron.
Dette soudanaise
Le Soudan, dont la dette extérieure s’élève à quelque 50 milliards de dollars, sort de plusieurs décennies d’isolement et de sanctions économiques sous le régime du Président Omar el-Bechir, renversé par l’armée en avril 2019 après de vastes manifestations de rue.
Un gouvernement de transition militaro-civil s’emploie à sortir le pays d’une crise économique profonde, marquée par une inflation à plus de 300% et des pénuries de produits de base, par une série de réformes supervisées par le FMI, dont une baisse des subventions sur l’essence et une dévaluation de la livre soudanaise en février dernier.
Source: Sputnik