Enquête ouverte en Centrafrique sur des exactions attribuées à l’armée et ses alliés russes

Selon un communiqué du gouvernement lu lundi à la radio nationale, la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) a remis au président Faustin Archange Touadéra une liste « d’allégations d’exécutions arbitraires/extra-judiciaires, tortures, violences sexuelles, traitements cruels, inhumains et dégradants, arrestations arbitraires » commis entre décembre 2020 et avril 2021 et mettant « gravement en cause les forces nationales et bilatérales ».

Le gouvernement centrafricain « considère ce document comme étant de simples dénonciations », indique son porte-parole Ange Maxime Kazagui dans ce communiqué.

« Cependant, eu égard à la gravité des allégations portées contre les forces de défense et de sécurité et les forces alliés (…) le gouvernement a d’ores et déjà instruit le ministre de la Justice d’ouvrir une enquête judiciaire conformément à la loi », ajoute-t-il.

« Il n’y a pas eu de rapport, mais nous avons transmis au gouvernement des informations pour attirer son attention sur certains faits », a précisé à l’AFP Vladimir Monteiro, porte-parole de la Minusca.

Le ministre de la Justice a ordonné « la mise en place d’une commission d’enquête spéciale regroupant les trois parquets généraux de la République centrafricaine afin de faire la lumière sur les faits allégués » a déclaré lundi le procureur général Éric Didier Tambo.

Un groupe d’experts des Nations-Unies s’était déjà inquiété le 31 mars d’informations faisant état de « graves violations des droits humains » par des paramilitaires russes combattant aux côtés des forces armées centrafricaines (Faca), notamment employés par le groupe russe Wagner. La Russie ne reconnaît que la présence « d’instructeurs » aux côtés des Faca.

De son côté, l’ambassade de Russie à Bangui a qualifié dans un communiqué reçu mardi par l’AFP de « fabrication » de « rumeurs » une enquête publiée la veille par Radio France Internationale (RFI) et appuyant des accusations d’exactions de la part de présumés membres russes de sociétés militaires privées en Centrafrique, basée notamment sur ce précédent rapport onusien et sur des témoignages.

L’ambassade dénonce une enquête « fondée sur le bouche à oreille » et ne prouvant pas que des « instructeurs russes » sont les auteurs des exactions alléguées. Elle déplore qu’ »un média renommé s’aligne avec des fabricants de fausses nouvelles qui servent les intérêts des malfaiteurs qui complotent pour renverser le gouvernement légitime » en Centrafrique.

  Source: SunuAfrik.com