Les manifestations contre l’insécurité dans les villes de l’Est de la RDC continuent à faire parler d’elles. Si dans certaines villes comme Butembo, Oicha et Kasindi, les activités commencent à reprendre petit à petit, après trois semaines de tension, ce n’est pas le cas partout. Cette situation affecte le calendrier scolaire et inquiète de plus en plus parents et enseignants.
Malgré les appels à la fin de la grève et à la reprise des activités, ce lundi 26 avril, les élèves qui campent depuis quatre jours devant le bâtiment de la mairie de Beni ont refusé de reprendre le chemin de l’école. Les plus âgés ont improvisé des leçons aux plus jeunes.
Cette situation inquiète. Jean-Pierre Lusenge est président de l’Association des parents d’élèves de Beni : « À ces manifestants, qu’ils fassent leurs activités, mais qu’ils laissent les enfants aller à l’école. Perturber le calendrier scolaire causera un sérieux préjudice à l’avenir des enfants ».
À Butembo, à une cinquantaine de kilomètres de Beni, plusieurs écoles ont rouvert. Malheureusement, tous les élèves ne reprendront pas les cours. « Tous ne reviennent pas, surtout les filles dont certaines sont enceinte et d’autres qui ont peut-être trouvé mieux dans d’autres activités et qui préfèrent continuer ces activités au lieu de revenir à l’école », explique Justin Kambale, préfet de l’Institut Technique Agricole et Vétérinaire (ITAV-Butembo).
Il comprend également l’attitude des manifestants : « Dans notre région, nous avons besoin de gens qui peuvent nous accompagner psychologiquement pour nous permettre de comprendre les évènements. Nous avons quand même une région sur-militarisée, mais quand on voit les parents égorgés de la façon la plus sauvage, cela nous dépasse ».
À Beni, à Butembo et dans toute la région, élèves, enseignants comme parents attendent une plus grande implication de l’armée et des casques bleus.
Source: Rfi