De nouveaux affrontements ont eu lieu ce dans la ville de Palma, dans le nord-est du Mozambique. Ils sont intervenus trois semaines après une importante attaque jihadiste qui a fait des dizaines de morts et des milliers de déplacés.
Le président mozambicain Filipé Nyusi avait pourtant affirmé la semaine dernière que les jihadistes avaient été « chassés » de Palma et qu’un grand nombre d’entre eux étaient morts. Mais plus que jamais la ville et ses alentours semblent sous la menace puisque de nouveaux accrochages ont eu lieu à Palma. Il y a aussi eu, d’après une source militaire, des attaques simultanées contre deux localités situées dans un rayon de 200 kilomètres.
De nouvelles opérations menées donc un peu plus de trois semaines après que des groupes armés ayant fait allégeance au groupe État islamique ont semé la terreur dans la région. L’attaque sur Palma a duré plusieurs jours tuant au moins des dizaines de personnes, selon des sources officielles.
Enjeu important dans la région, Palma est située à quelques kilomètres seulement d’un méga projet gazier piloté par Total. Le groupe français a dû depuis geler toutes ses opérations. À ce sujet, pour la première fois ce jeudi 15 avril, le ministre mozambicain de la Défense s’est exprimé expliquant que « ce projet mené par Total n’est pas menacé, et qu’il va se poursuivre ». L’objectif manifeste des autorités est de tenter de rassurer une population qui redoute plus que jamais de prochaines actions des groupes armés.
Crise humanitaire
Par ailleurs, le PAM a lancé mardi 13 avril un appel de fonds pour le nord du Mozambique. Au Cabo Delgado, la crise sécuritaire et humanitaire provoquée par une insurrection armée jihadiste prend de l’ampleur depuis 2017. La récente et spectaculaire attaque de Palma fin mars a attiré l’attention de la communauté internationale. Mais cela ne suffit pour l’instant à financer les besoins identifiés par les Nations unies pour apporter une aide urgente aux près de 700 000 déplacés de ce conflit. A ce jour, moins de 1 % des besoins humanitaires sont financés.
C’est une crise en évolution qui risque de devenir catastrophique s’il n’y a pas d’interventions immédiates. Il s’agit d’une crise cachée et les chiffres disponibles pour l’aide humanitaire le démontrent.
Source: Rfi