L’ex-président ivoirien et chef de l’opposition, Henri Konan Bédié, a souhaité samedi un retour « dans les meilleus délais » de l’ex-président Laurent Gbagbo et d’un pilier de son régime, Charles Blé Goudé, après leur acquitement de crimes contre l’humanité par la justice internationale.
« Je me réjouis (…) de l’acquittement définitif du président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé », a déclaré M. Konan Bédié dans un discours à Abidjan à l’occasion du 75e anniversaire du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) qu’il préside.
« Je souhaite que le gouvernement prenne toute les dispositions nécessaires pour favoriser leur retour en Côte d’Ivoire dans les meilleurs délais et dans des conditions sécurisées », a-t-il ajouté.
Il a affirmé que son parti continuerait « sans relâche toutes les actions avec l’ensemble de l’opposition en vue de créer les conditions d’un climat politique apaisé, propice à la réconciliation et à la reconstruction d’un Etat de droit ».
Le PDCI a « construit » la Côte d’Ivoire « sur des bases solides qui ont permis et permettent encore aujourd’hui à notre pays, de plier sans fléchir sous les crises politiques, les crises économiques et sociales depuis trois décennies », a-t-il estimé.
Le PDCI, parti unique jusqu’à l’instauration du multipartisme en 1990, a été créé le 9 avril 1946 par Félix Houphouët-Boigny, le « père de la Nation », président de l’indépendance en 1960 de cette ex-colonie française jusqu’à sa mort en 1993.
Henri Konan Bédié, 86 ans aujourd’hui, lui succède alors à la tête du parti et de l’Etat, avant d’être renversé par un putsch en décembre 1999.
Commence alors pour le PDCI une longue période dans l’opposition, hormis quelques participations à des gouvernements d’union nationale en période de crise sous la présidence de Laurent Gbagbo de 2000 à 2010.
Le parti de M. Konan Bédié ne retrouve le pouvoir qu’en 2011 après l’élection d’Alassane Ouattara à la présidentielle de 2010, dont la victoire, avec son soutien, est violemment contestée par Laurent Gbagbo, ce qui provoque une crise post-électorale de plusieurs mois qui fera quelque 3.000 morts.
Membre fondateur et poids lourd de la coalition du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) qui soutient le président Ouattara, le PDCI en sort en 2018 et retourne dans l’opposition en se rapprochant des partisans de Laurent Gbagbo.
Source: La Minute Info