En Éthiopie, des dizaines de personnes ont été tuées par balles depuis vendredi dans une zone du nord-est du pays, selon des sources locales citées par l’AFP. Ces violences interviennent dans un contexte de violences inter-ethniques croissantes entre Afars et Somalis. Des violences qui mettent sous pression le Premier ministre Abiy Ahmed.
Ce type d’affrontements entre habitants afars et somalis n’est pas nouveau en Éthiopie. Mais ce qui frappe cette fois, c’est le nombre de victimes manifestement très élevé (même si l’on ne dispose d’aucun chiffre précis). Malgré le calendrier surchargé en Éthiopie, avec des législatives prévues dans deux mois, il ne faut sans doute voir à l’origine de ces dernières violences que des conflits terriens et fonciers dont les circonstances restent assez floues.
À en croire un porte-parole de la région somali, des policiers de la région auraient attaqué des nomades vendredi pour des raisons inconnues tuant près de 25 civils et en blessant une trentaine d’autres. D’où des actes de vengeance et donc ce lourd bilan de plusieurs dizaines de morts. Les régions afars et somalis s’accusent mutuellement d’avoir engagé leurs forces spéciales. Des forces qui n’auraient donc pas répondu aux ordres fédéraux mais à ceux de la région. Ce qui pose à nouveau la question de leur neutralité.
Cette dernière flambée met aussi en lumière les tensions grandissantes que traverse le pays et auxquels doit faire face le Premier ministre Abiy Ahmed. Elle intervient sur fond de vive contestation de la crise du système de fédéralisme ethnique mis en place il y a maintenant 30 ans.
Source: Rfi