Les protestataires ont été interpellés samedi alors que plusieurs centaines de partisans du mouvement antirégime tentaient de défiler dans le centre d’Alger.
Vingt-quatre manifestants ont été écroués pour « atteinte à l’unité nationale et attroupement non armé », dimanche 4 avril, deux jours après avoir été interpellés lors d’une marche du Hirak à Alger, a indiqué le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Quatorze ont été incarcérés après avoir été entendus par un juge d’instruction du tribunal de Sidi Mhamed, dix autres après leur audition par un juge d’instruction du tribunal de Bab el-Oued.
Les 24 protestataires avaient été interpellés samedi alors que plusieurs centaines de partisans du Hirak, le mouvement de contestation antirégime en Algérie, tentaient de défiler dans le centre de la capitale à la suite d’appels lancés la veille lors de la manifestation hebdomadaire de ce mouvement qui a rassemblé des milliers de personnes à Alger.
Cette manifestation avait été rapidement dispersée par les forces de l’ordre, qui ont interpellé une trentaine de personnes, dont un adolescent qui a accusé la police de l’avoir maltraité lors de son audition dans un commissariat de la capitale. Une enquête a été ouverte après la diffusion de vidéos sur les réseaux sociaux, a indiqué la police dans un communiqué, dimanche.
Avant ces nouvelles incarcérations, le CNLD avait estimé à une trentaine le nombre de personnes toujours en prison pour des faits liés au Hirak et/ou aux libertés individuelles. En février, une quarantaine de détenus avaient été libérés après une mesure de grâce du président Abdelamadjid Tebboune.
Né en février 2019 du rejet massif d’un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, impotent et reclus, le Hirak réclame un changement radical du « système » politique en place depuis l’indépendance du pays en 1962.
Source: Le Monde