Le ministre éthiopien des Affaires étrangères a annoncé samedi 3 avril le début du retrait des troupes érythréennes du Tigré. Mais la région est dans un quasi huis clos et personne ne l’a encore confirmé.
Le gouvernement éthiopien avait reconnu il y a seulement quelques jours la présence de troupes érythréennes sur son territoire. Il affirme désormais que celles-ci sont en train de se retirer de la province du Tigré.
Cette annonce des autorités éthiopiennes intervient alors que les accusations n’ont cessé de se multiplier ces dernières semaines contre les troupes érythréennes. Vendredi, le G7 a dénoncé des « massacres et des violences sexuelles » commises de manière systématique par les soldats érythréens qui se seraient rendus responsables de viols, de pillages et du meurtre de plusieurs centaines de civils dans le nord du Tigré.
Les membres du G7 ont appelé à un « retrait rapide, inconditionnel et vérifiable » des soldats érythréens, lequel serait suivi d’un « processus politique acceptable pour tous les Éthiopiens ».
Un effet d’annonce ?
Hier, le ministre éthiopien des Affaires étrangères Demeke Mekonnen a annoncé que ce retrait avait commencé, assurant que « l’armée éthiopienne est désormais chargée de garder la frontière » entre les deux pays.
Mais pour plusieurs spécialistes de la région, ces annonces sont à prendre avec la plus grande prudence. Très peu de témoins indépendants peuvent attester de ce retrait. Cela fait plus de quatre jours en effet que les connexions avec le Tigré sont interrompues ce qui rend difficile à ce jour la vérification de tout retrait érythréen.
Or, ce pourrait être un simple effet d’annonce, puisque les objectifs affichés par le président érythréen Issayas Afeworki de capturer les dirigeants du TPLF ne sont pas encore atteints.
Cela fait maintenant plus de six mois que l’on assiste à un conflit particulièrement violent entre l’armée fédérale éthiopienne et les TPLF le Front de libération du peuple du Tigré.Conflit dont les populations civiles font les frais. Des milliers de personnes ont été tuées, des centaines de milliers d’autres contraintes de quitter leur foyer dans une région qui connaît des pénuries de nourriture, d’eau et de médicaments.
Source: Rfi