Le président centrafricain Faustin Archange Touadéra, réélu au premier tour avec 53,16% des suffrages à l’issue d’un scrutin contesté, a été officiellement investi mardi au cours d’une cérémonie à l’Assemblée nationale à Bangui, a constaté un journaliste de l’AFP. « Les deux principaux axes de mon mandat seront d’oeuvrer pour une société plus inclusive et une économie plus ouverte », a déclaré M. Touadéra, qui a pris en 2016 les rênes d’un pays en proie au chaos et à la guerre civile depuis le renversement en 2013 du président François Bozizé par une coalition de groupes armés.
Deux semaines avant le scrutin du 27 décembre 2020, six des plus puissants groupes armés qui se partageaient alors la majeure partie de la Centrafrique ont lancé une offensive pour empêcher la réélection de M. Touadéra.
Le scrutin a finalement eu lieu, mais moins d’un électeur inscrit sur trois a pu se rendre aux urnes, en raison des violences perpétrées par les groupes rebelles.
La Cour constitutionnelle a toutefois validé en janvier les résultats du premier tour, et rejeté plusieurs recours de l’opposition qui dénonçait des « fraudes massives » et des irrégularités.
Touadéra a remercié lors de son investiture électeurs « désireux de sortir de la spirale de crise militaro-politique sans fin » et qui « ont bravé tous les écueils » pour le reconduire.
Depuis le mois de janvier, les forces armées centrafricaines, largement assistées par des militaires rwandais et des paramilitaires russes, mènent une contre-offensive qui a permis de chasser les rebelles de la plupart des villes dont ils avaient pris le contrôle lors de leur offensive de décembre.
Le président du Burundi, Evariste Ndayishimiye, était le seul chef d’État étranger à avoir fait le déplacement à Bangui pour la cérémonie d’investiture.
« Le rétablissement de l’intégrité territoriale de notre pays et la sécurisation de notre population auxquels vous vous attelez déjà passe nécessairement par le rétablissement de l’autorité de l’État dans les moindres recoins de la République », a souligné Danielle Darlan, présidente de la Cour constitutionnelle, avant d’investir le président.
« La lutte contre l’impunité et les injustices sociales est un autre défi », a-t-elle ajouté, insistant sur « le développement économique et social à la base », dans un des pays les plus pauvres du monde, rongé par la corruption et secoué par les crises politico-militaires.
Source: La Libre Afrique