Le gouvernement soudanais et un groupe rebelle du sud du pays, le SPLM-Nord, ont signé dimanche une « déclaration de principes », qui servira de base à de prochaines négociations de paix, prévoyant l’instauration d’un Etat laïc et « l’unification » des forces armées.
Ce texte a été signé dans la capitale sud-soudanaise, Juba, par le président du Conseil souverain, le général Abdel Fattah al-Burhan, et Abdelaziz al-Hilu, chef du Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLM-N), implanté dans les Etats du Kordofan-Sud et du Nil Bleu.
« Les deux parties reprendront les discussions dans trois semaines. Elles vont maintenant organiser leurs équipes et se préparer à la reprise des pourparlers de paix », a indiqué à l’AFP Ramadan Goch, un responsable de l’équipe de médiation sud-soudanaise.
Cette « déclaration de principes », consultée par l’AFP, prévoit « l’instauration d’un Etat civil, démocratique et fédéral au Soudan, dans lequel la liberté de religion, de croyance et de culte sont garanties à l’ensemble du peuple soudanais ».
« Aucune religion ne peut être imposée à qui que ce soit et l’Etat n’adopte aucune religion officielle », selon le texte, précisant que « ces principes doivent être inscrits dans la constitution ».
Les deux parties sont également convenues que « le Soudan doit avoir une seule armée nationale professionnelle ».
Les institutions sécuritaires et militaires devront « refléter la diversité soudanaise » et « leur allégeance devra être au pays et non à d’autres partis ou groupes politiques ».
« Le processus d’intégration et d’unification des forces doit être progressif et s’achever à la fin de la période de transition et après résolution des relations entre la religion et l’État par la Constitution », indique le document.
« Les deux parties conviendront d’un cessez-le-feu permanent une fois les dispositions de sécurité fixées dans le cadre du règlement global du conflit au Soudan », conclut-il.
Le pouvoir composé de militaires et de civils mis en place après la révolte populaire qui a emporté en avril 2019 le pouvoir autoritaire d’Omar el-Béchir a fait de la paix avec les rebelles sa priorité.
Il a signé le 3 octobre 2020 un accord historique avec le Front révolutionnaire du Soudan (FRS), alliance de cinq groupes rebelles et quatre mouvements politiques issus des régions du Darfour (Ouest), du Kordofan-Sud et du Nil Bleu (Sud).
Une branche du Mouvement de libération du Soudan (MLS), dirigée par Abdelwahid Nour au Darfour, a refusé de signer.
Le SPLM-Nord a, lui, signé un cessez-le-feu séparé, permettant à ses combattants de conserver leurs armes « pour assurer leur propre protection » jusqu’à ce que la Constitution soit amendée pour garantir la séparation de la religion et de l’Etat.
Le Kordofan-Sud et le Nil Bleu comptent des minorités chrétiennes qui ont combattu pendant des décennies les tentatives de Khartoum d’imposer la loi islamique.
Source: La Minute info