La situation au Cabo Delgado, à la frontière du Mozambique avec la Tanzanie, est toujours très instable. La zone est en proie aux violences depuis 2017, menées par le groupe «Ansar al-Sunna». De nouvelles attaques sont survenues en milieu de semaine autour de la ville de Palma, tout près des installations d’un méga-projet pétrolier.
Selon le ministère de la Défense du Mozambique, l’armée traque désormais les attaquants pour reprendre le contrôle de la ville de Palma et rétablir la sécurité.
Il faut dire que l’enjeu de Palma est stratégique, puisque se trouve dans cette même zone le site d’un immense projet gazier, qui représente près de 50 milliards d’euros d’investissements. L’attaque a d’ailleurs été déclenchée le jour même où le groupe français Total, opérateur principal du projet, annonçait vouloir reprendre ses activités dans la zone, après avoir été rassuré par les mesures de sécurité élaborées avec le gouvernement.
Du fait de ces intérêts économiques, le conflit prend désormais un tour international. Les États-Unis vont pendant deux mois former les militaires mozambicains, et la France et le Portugal ont également proposé leur soutien. Jusqu’à présent, les entreprises internationales de sécurité privée qui agissent aux côtés du gouvernement ne sont pas parvenues à maîtriser la situation.
D’ailleurs la situation sécuritaire n’étant pas maitrisée, cela a des conséquences importantes au niveau humanitaire. Cette attaque de Palma a poussé une nouvelle fois de nombreux habitants à fuir, pris entre deux feux : les actes terroristes d’un côté, et la réponse violente des forces de sécurité et des mercenaires. Depuis 2017, le Cabo Delgado compte déjà plus de 2 600 morts, et 670 000 déplacés, dont beaucoup se sont réfugiés dans la ville de Pemba, un peu plus au sud.
La zone est difficile d’accès pour les humanitaires et les conditions de vie dans les camps de fortune inquiètent le Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) qui parle d’une situation « désespérée ». L’organisation Médecins sans Frontières (MSF) tente aussi d’apporter son aide dans la région. Pour son directeur du département d’analyses, Jonathan Whittall, « la situation humanitaire au Cabo Delgado est vraiment très inquiétante ».
La situation humanitaire au Cabo Delgado est vraiment très inquiétante. Dans certains camps autour de Pemba se trouvent des personnes qui ont marché pendant des jours pour être en sécurité, ou sont venues par bateau, très souvent sans nourriture ni eau. Lorsqu’elles arrivent dans ces camps elles se retrouvent face à une autre situation difficile : ces camps sont surpeuplés, il y a un manque d’accès à l’eau potable.
Source: Rfi