Le sud des États-Unis fait face à un afflux de migrants mineurs non-accompagnés

Des migrants mineurs isolés prennent refuge près d'un camp de baseball après avoir croisé le Rio Grande et gagné les États-Unis, à la ville texane de La Joya, le 19 mars 2021. REUTERS - ADREES LATIF

Depuis lundi 22 mars, les gardes-frontières américains ont arrêté un peu plus de 15 500 mineurs, et rien qu’au Texas, 5 000 d’entre eux sont des enfants non-accompagnés, soit une hausse exponentielle. Ils sont installés dans des camps ou des centres gérés par des ONG, dans les villes frontalières mais aussi à Dallas ou à Houston, où des associations comme la YMCA leur viennent en aide.

En janvier, 20 mineurs non-accompagnés étaient hébergés par le YMCA de Houston. En février, ils étaient onze fois plus : soit 223 précisément.

« On assiste actuellement à l’arrivée d’une vague de migrants, explique Nicole Sam, directrice du programme d’aide juridique aux migrants. Avec le changement d’administration, beaucoup de parents envoient leurs enfants, ils pensent que c’est plus sûr pour eux de venir aux États-Unis. »

Petits matelas

Dans les centres du YMCA, les conditions de vie sont beaucoup moins rudes que dans les camps des autorités à la frontière. Sur des photos publiées lundi 22 mars, on y voit des mineurs entassés dans des petits espaces, dormant sur des petits matelas à même le sol. Il y a quelques enfants de moins de 10 ans, mais ils sont rares.

 

« La majorité chez nous ont entre 14 et 17 ans et sont tous des garçons, raconte Nicola Sam. Au service d’aide juridique on explique aux enfants leurs droits, par des images, par des diagrammes, avec des cartes, avec tout ce qui peut leur permettre de comprendre la situation dans laquelle ils se trouvent juridiquement en procédure d’expulsion possible. »

Les enfants dont aucune famille n’est trouvée continuent d’être accompagnés par l’organisation chrétienne.

Longue procédure administrative

Ensuite commence la longue procédure administrative… et si le mineur devient majeur, la procédure devient judicaire et prend encore plus de temps. « Quand vous êtes majeurs et n’êtes plus en détention, votre cas prend actuellement 5 à 7 ans, si ce n’est plus », poursuit-elle.

Depuis un an, dû à la pandémie de coronavirus, les tribunaux sont fermés et les affaires s’empilent sur les bureaux des juges.

 Source; Rfi