C’était il y a quatre ans ; le 12 mars 2017, en République démocratique du Conto (RDC), étaient assassinés Michael Sharp et Zaida Catalan, deux experts de l’ONU qui enquêtaient sur les violences dans le Kasaï-Central. Quelques mois plus tard, un procès était ouvert pour déterminer les causes et les responsables de ces meurtres, mais, depuis, la procédure avance au ralenti et est émaillée d’irrégularités, selon l’ONG Human Rights Watch.
L’organisation de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch (HRW) demande un sursaut de la part des autorités, comme le souligne Thomas Fessy, chercheur principal pour la RDC chez Human Rights Watch, joint par RFI : « Au cours de cette dernière année, de nouvelles arrestations ont eu lieu, notamment d’individus présentés comme des acteurs-clé dans les assassinats. Puis, tout récemment, la Cour a enfin commencé à s’intéresser aux preuves circonstancielles et notamment les relevés téléphoniques. De nouveaux témoins sont également invités à comparaître prochainement. Donc, c’est un pas dans la bonne direction mais soyons très clairs, la question du blocage politique se pose. »
« Quelles avancées ? »
« Voilà près de quatre ans que ce procès est engagé mais pour quelles avancées sur le fond du dossier réellement ? Il y a des lenteurs prolongées dans les procédures et des irrégularités. Il y a une cinquantaine de prévenus au total, mais le procès tourne autour d’une dizaine de noms. Pourquoi certains ne sont jamais cités et restent, jusque-là, enfermés, quatre ans plus tard ? D’autres restent introuvables et des prévenus sont morts en détention dans des conditions qui restent suspectes. Enfin, les enquêtes semblent s’être arrêtées au niveau des exécutants. Or, toutes les pistes doivent être explorées et que ceux dont la responsabilité serait d’avoir planifié ou ordonné ces assassinats fassent également l’objet d’enquête », conclut Thomas Fessy.
Source: Rfi