L’ancien chanteur et leader de l’opposition en Ouganda, Bobi Wine, a appelé mardi la population à « se soulever pacifiquement » et à manifester contre le président Yoweri Museveni, qui dirige ce pays d’Afrique de l’Est depuis 1986.
« Je vous demande de vous lever pacifiquement et sans arme pour manifester contre le régime qui nous a opprimés, nous a exploités et nous a transformés en esclaves dans notre propre pays », a-t-il déclaré mardi depuis le siège de son parti, la Plateforme d’unité nationale (NUP).
« Nous vous invitons à marcher vers les bureaux (gouvernementaux) de vos districts respectifs pour demander des réponses », a-t-il ajouté, sans toutefois donner de date pour ces actions.
Bobi Wine, de son vrai nom Robert Kyagulanyi, était le principal rival du président Museveni lors de l’élection présidentielle du 14 janvier. Le chef de l’Etat a été réélu pour un sixième mandat avec 58% des voix, selon les résultats officiels, devant Bobi Wine, crédité de 35% des voix.
Dénonçant une « mascarade », le député de 39 ans avait saisi la Cour suprême pour contester le résultat avant de retirer son recours, estimant qu’elle n’était pas impartiale.
En novembre, durant la campagne électorale, de précédentes manifestations contre une énième arrestation de M. Wine avaient été violemment réprimées par les forces de sécurité, faisant au moins 54 morts.
L’opposition affirme que depuis l’élection, les forces de sécurité ont enlevé plusieurs de ses partisans.
Après avoir initialement démenti ces accusations, le président Museveni et des membres du gouvernement ont admis que des citoyens accusés de complot contre l’État étaient détenus par l’armée et des agences de sécurité.
« Nous appelons tous les citoyens qui se sentent opprimés, les femmes dont les fils sont portés disparus, les Ougandais qui ont voté et qui voyez vos résultats bafoués, tous les Ougandais opprimés, à sortir et manifester pacifiquement contre cette impunité », a lancé Bobi Wine.
Dès lundi, la police avait averti « les organisateurs de ces manifestations illégales de s’abstenir de participer à toute action illégale ». « La police n’hésitera pas à arrêter et poursuivre devant les tribunaux toute personne prise en train de participer à ces activités illégales », a-t-elle prévenu dans un communiqué.
Mardi, avant la prise de parole de M. Wine, des policiers et des militaires bloquaient plusieurs routes de la capitale et un hélicoptère de la police survolait les locaux du NUP.
Source: La Minute Info