elon l’Institut national de la statistique (INS), le déficit de la balance commerciale du Cameroun a culminé à 1 375 milliards de FCFA au cours de l’année 2020. Calculette en main, cet indicateur ne recule que de 89,2 milliards de FCFA par rapport aux 1 464,2 milliards de FCFA enregistrés au cours de l’année 2019.
En clair, la pandémie du coronavirus, qui a occasionné une fermeture des frontières dans le monde, engendrant du même coup une réduction substantielle des activités d’import-export entre les nations, n’a pas eu d’incidence notable sur le niveau de déficit de la balance commerciale du Cameroun.
Mieux, avec un monde bunkérisé et des échanges commerciaux transnationaux plombées par le confinement consécutif à la pandémie, le déficit commercial du Cameroun en 2020 s’est même aggravé (+82,1 milliards de FCFA), en comparaison avec l’année 2018, au cours de laquelle cet indicateur a culminé à seulement 1 292,9 milliards de FCFA, selon les statistiques officielles.
C’est que la consommation du pays est extravertie. A titre d’exemple, pour la seule année 2019, le pays a enregistré des dépenses d’importation de 3 856,9 milliards de FCFA (environ 75% du budget de l’Etat, Ndlr), en augmentation de 13,3% par rapport à l’année 2018, selon les chiffres de l’INS. À en croire la même source, six produits ou groupe de produits ont englouti plus de 50% de cette enveloppe, soit plus de 1700 milliards de FCFA au total.
Stratégie nationale de développement
Il s’agit notamment des carburants et lubrifiants (18,8%), dont les importations se sont amplifiées après l’arrêt des activités de raffinage à la Société nationale de raffinage (Sonara) suite à l’incendie survenu en mai 2019 ; les machines et appareils mécaniques ou électriques (13,0%) ; les céréales (9,8%), dont le riz, qui a représenté 6% des dépenses d’importation du pays en 2019. Viennent ensuite le blé (3,7%) ; les huiles brutes de pétrole (5,7%) importées avant l’incendie de la Sonara, et dont une bonne partie de la cargaison a péri dans les flammes ; puis les véhicules automobiles et autres tracteurs (5,1%).
Afin d’inverser cette tendance aux importations, notamment ceux des produits alimentaires, le gouvernement camerounais a initié en 2021 la mise en place d’une politique d’import-substitution. Cette politique est également déclinée dans la stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30), sorte de boussole du gouvernement qui ambitionne, à terme, de transformer l’économie camerounaise, afin d’en faire le grenier de l’Afrique centrale, avec des tentacules au Nigéria.
Source: Investie Au Cameroun