RDC: la veuve de l’ambassadeur italien évoque la “trahison” d’un proche

afp.com - Vincenzo PINTO L'épouse de l'ambassadeur italien tué en RDC lors de ses funérailles d'Etat à Rome, le 25 février 2021

La veuve de l’ambassadeur italien tué dans une embuscade en République démocratique du Congo (RDC) a évoqué vendredi dans un entretien au quotidien Il Messaggero “la trahison” d’un proche qui connaissait les faits et gestes du diplomate.

Luca Attanasio, 43 ans, circulait lundi dans la province du Nord-Kivu (Est), près de la frontière avec le Rwanda, à bord d’un convoi du Programme alimentaire mondial (PAM), lorsque celui-ci a été pris dans une embuscade.

L’ambassadeur, son garde du corps italien, le carabinier Vittorio Iacovacci, 30 ans, et un chauffeur congolais du PAM, Mustafa Baguma Milambo, 56 ans, ont été tués par balles.

Pour sa veuve, Zakia Seddiki, “Luca a été trahi par quelqu’un qui nous est proche, proche de notre famille”. “Quelqu’un qui connaissait ses déplacements a parlé, l’a vendu et l’a trahi”, a-t-elle ajouté, sans plus de précisions.

Les circonstances de la fusillade devront être éclaircies par les enquêtes du PAM et de l’ONU à qui le chef de la diplomatie italienne, Luigi Di Maio, a demandé “le plus rapidement possible, des réponses claires et exhaustives”.

Le parquet de Rome a ouvert de son côté une enquête pour “séquestration de personnes à des fins terroristes”, selon la presse italienne.

Les autorités congolaises accusent les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), installées dans l’Est de la RDC, mais celles-ci on nié toute implication.

Selon les autorités congolaises et italiennes, l’attaque s’est produite à trois kilomètres de la commune de Kiwanja, où Luca Attanasio et des fonctionnaires du PAM devaient visiter une école.

Après avoir tué M. Milambo, six assaillants armés de fusils d’assaut ont emmené les occupants des deux véhicules vers le Parc national des Virungas. Quand les gardes du parc et des soldats congolais, alertés, se sont approchés, Attanasio et son garde du corps ont été abattus.

Selon le journal La Stampa, Luca Attanasio, arrivé en RDC en 2017, avait demandé l’année suivante au ministère italien des Affaires étrangères de porter de deux à quatre le nombre de carabiniers de sa sécurité rapprochée, à l’instar de ce dont bénéficiait son prédécesseur.

Après une mission d’inspection en RDC, sa requête a été refusée, écrit le quotidien. Une affirmation démentie par le ministère qui assure que cette requête, formulée à l’approche des élections générales de décembre 2018, dans un “climat de grandes tensions politiques et sociales” a été accordée durant la période requise.

Vendredi, le directeur adjoint du PAM en RDC, Rocco Leone, qui a survécu à l’attaque, a dénoncé dans un communiqué des “spéculations” dans les médias sur ce qu’il s’est passé ce jour-là.

“Avoir vécu ce qui s’est passé lundi est à la fois tragique et traumatisant et je ne peux exprimer la profondeur de ma tristesse à propos des vies perdues”, a-t-il indiqué.

“Bien que je ne puisse pas, à l’heure actuelle, entrer dans les détails de ce qui s’est passé, il incombe à chacun des quatre d’entre nous qui ont survécu de partager autant d’informations que possible sur le sujet et nous sommes tous prêts à le faire”, a-t-il ajouté.

Après des funérailles d’Etat jeudi à Rome, Luca Attanasio doit être inhumé samedi dans sa ville de Limbiate, près de Milan (Nord).

  Source: Tv5 Monde