Selon un professeur, 317 filles sont portées disparues, une semaine après l’enlèvement de 42 élèves dans un autre établissement.
Des dizaines d’hommes armés ont envahi les dortoirs de l’internat de Jangebe, au nord-ouest du Nigeria, dans la nuit du jeudi 25 au vendredi 26 février, et ont enlevé 317 jeunes filles, ont fait savoir des sources locales à l’Agence France-Presse, vendredi. Cet enlèvement de masse est l’œuvre de « bandits », un nom générique donné localement à des groupes criminels qui terrorisent les populations et mènent des kidnappings de masse contre rançon.
« Cette administration ne cédera pas au chantage des bandits qui ciblent d’innocentes élèves en espérant le paiement d’importantes rançons », a déclaré le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, dans un communiqué. « Nous avons la capacité de déployer une force massive contre les bandits dans les villages où ils opèrent, mais nous sommes limités par la peur de lourdes pertes de villageois innocents et d’otages qui pourraient être utilisés comme boucliers humains par les bandits », a ajouté le président.
Enlèvements à répétition
La semaine dernière, 42 personnes (dont 27 élèves) ont été enlevées dans l’Etat du Niger, dans le centre-ouest du Nigeria, et plus de 300 garçons avaient également été enlevés, début décembre à Kankara, dans l’Etat de Katsina. Ils avaient finalement été libérés après une semaine de captivité.
Ces bandes criminelles se cachent souvent dans des camps dans la forêt de Rugu, qui s’étend sur quatre Etats du nord et du centre du Nigeria : ceux de Katsina, de Zamfara, de Kaduna, et du Niger. Elles sont motivées par l’appât du gain, mais certaines ont tissé des liens forts avec les groupes djihadistes présents dans le nord-est, dont Boko Haram.
Ces violences criminelles ont fait plus de 8 000 morts depuis 2011, et forcé plus de 200 000 personnes à fuir leur domicile, selon un rapport du groupe de réflexion International Crisis Group, publié en mai 2020.
Source: Le Monde