Fathi Bachagha, le ministre libyen de l’Intérieur du Gouvernement d’union nationale sortant de Fayez al-Sarraj, est sorti indemne dimanche 21 février d’une tentative d’assassinat près de Tripoli.
Le calme est revenu dans la capitale libyenne après un incident impliquant le convoi du ministre de l’Intérieur, Fathi Bashagha, et un groupe armé local, des hommes en provenance de Zaouiya, à l’ouest de Tripoli, venus faire une démonstration de force au cœur de la capitale, tirant en l’air à l’arme automatique, là même où les Libyens célébraient, mercredi dernier, l’anniversaire de leur révolution, rapporte notre envoyée spéciale Aabla Jounaidi.
« Le ministre de l’Intérieur du GNA, Fathi Bachagha, a été la cible d’une tentative d’assassinat dimanche à 15H alors qu’il retournait à sa résidence à Janzour », une ville située à une dizaine de kilomètres de Tripoli, a indiqué le ministère dans un communiqué. « Un véhicule blindé (…) a ouvert le feu sur le convoi avec des mitrailleuses et les agents de protection du ministère ont riposté en ouvrant le feu sur les assaillants », ajoute le texte. « Un de ses gardes a été blessé », mais « le ministre est sain et sauf », selon le ministère.
L’épisode est plein de zones d’ombre, mais il remet au centre de la tension Fathi Bachagha, personnage autant respecté que honni. Pour les hommes qui ont réalisé leur démonstration de force, Fathi Bachagha a non seulement le tort d’être originaire de Misrata – la ville rivale – mais il s’est aussi mis en tête d’accélérer le mouvement de mise au pas des groupes armés, issus de la guerre de 2011. Dans l’Ouest libyen, il est parvenu à mettre sur pied une police nombreuse et à l’apparence professionnelle, mais une poignée de brigades à Tripoli n’ont, en réalité, jamais accepté de suivre ce chemin.
Fathi Bachagha fait partie du Gouvernement d’union nationale (GNA) sortant de Fayez al-Sarraj, basé à Tripoli et reconnu par l’ONU. Il était fortement pressenti pour le poste de Premier ministre par intérim, finalement revenu le 5 février à Abdel Hamid Dbeibah, dans le cadre d’un processus politique parrainé par l’ONU.
Condamnation de l’ambassade américaine
L’ambassadeur des Etats-Unis, Richard Norland, a exprimé son « indignation » après l’attaque et affirmé dans un entretien téléphonique avec le ministre libyen « le soutien complet » de son pays aux efforts de M. Bachagha pour « mettre un terme à l’influence des milices », selon un communiqué de l’ambassade.
Source: Sunu Afrik