L’armée ougandaise a condamné jeudi sept soldats à 90 jours de prison reconnus coupables d’avoir agressé des journalistes qui couvraient une manifestation de l’opposant et candidat malheureux à la présidentielle de janvier dernier, Bobi Wine, devant un bureau des Nations Unies dans la capitale Kampala.
L’armée ougandaise a déclaré dans un communiqué signé par son chef d’Etat-major, qu’un comité de discipline militaire avait jugé les sept soldats, dont un capitaine les condamnant à des peines allant jusqu’à 90 jours de prison.
« De telles actions sont regrettables et l’UPDF en tant qu’institution professionnelle ne tolère pas de tels actes », a déclaré Muhoozi dans son communiqué.
Les sanctions contre le personnel de sécurité pour abus contre des journalistes sont rares et les attaques contre des journalistes se sont intensifiées ces derniers mois dans un contexte de répression contre les partisans du chef de l’opposition et célèbre chanteur Bobi Wine, de son vrai nom Robert Kyagulanyi.
Des soldats ont agressé, mercredi, un groupe de journalistes devant le bureau du haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, frappant et blessant au moins 20 d’entre eux. Des images ont circulé sur la toile. L’une montre particulièrement des reporters qui couraient en criant pour se mettre en sécurité et alors que des soldats les frappait avec des matraques.
Quatre journalistes ont subi des blessures graves, selon la presse ougandaise.
Le chef militaire a annoncé que l’armée paierait les factures médicales de ces blessés et a promis de lancer un message fort aux troupes « qui doivent apprendre à respecter » le personnel des médias.
Les journalistes ont été agressés alors qu’il couvraient une manifestation de Bobi Wine qui présentait une pétition demandant aux Nations Unies d’enquêter sur les violations des droits de l’homme dans le pays, notamment les tortures, enlèvements et les détentions illégales.
Yoweri Museveni a été déclaré vainqueur avec 5,85 millions de voix (58,6%) lors de la présidentielle du 14 janvier, devançant Bobi Wine (35%).
Après 35 ans au pouvoir, Museveni avait fait campagne pour un nouveau mandat, arguant que sa longue expérience au pouvoir fait de lui un bon leader et a promis de continuer à apporter la stabilité et le progrès. Wine, 38 ans, a galvanisé les jeunes Ougandais avec ses appels au changement politique et s’était engagé à mettre fin à ce qu’il appelait la « dictature et la corruption généralisée ».