Éthiopie: le silence de plus en plus assourdissant des autorités sur le Tigré

(image d'illustration) AFP - EDUARDO SOTERAS Convoi militaire en Éthiopie Il est de toujours aussi difficile d’obtenir des détails sur ce qui se passe dans le nord du pays.

En Éthiopie, on rapporte la mort de plusieurs dizaines de personnes lors d’une manifestation qui s’est tenue à Mekele, la capitale provinciale du Tigré la semaine dernière. Il est de toujours aussi difficile d’obtenir des détails sur ce qui se passe dans la région du Nord du pays. Les télécommunications y sont toujours largement coupées et la région reste inaccessible pour les médias.

Après plus de trois mois de conflits au Tigré, de nombreux témoignages commencent à émerger sur les combats et les crimes commis contre les civils. Face à ces accusations, le gouvernement éthiopien fait bloc et assure que tout est revenu à la normale dans la région.

Tirs à balles réelles

Pourtant, à Mekele, capitale de la province du Tigré, après la tenue d’une manifestation, la semaine dernière, certaines sources ont parlé d’un mort et de nombreux blessés, d’autres parlant même de 28 morts. Le gouvernement, lui, ne s’exprime pas. Les manifestations survenues la semaine dernière à Mekelle avaient lieu pendant la visite de leaders religieux éthiopiens. Et l’armée est accusée d’avoir tiré à balles réelles pour réprimer le mécontentement.

Mais, comme depuis trois mois, en ce qui concerne le Tigré, l’accès à l’information est minime, toujours limité par la coupure d’internet et la manque d’accès. Dernier exemple en date, un bilan dressé par trois partis d’opposition qui fait état de plusieurs dizaines de milliers de victimes civiles dans la province. Un bilan rapidement balayé d’un revers de main par le gouvernement, qui n’offre lui de son côté aucun chiffre.

La pression s’accentue

Autre exemple, la présence massive de soldats érythréens – dénoncée par les États-Unis et l’ONU – mais encore niée par Addis-Abéba. Pourtant, avec ces centaines de témoignages qui émergent depuis quelques semaines, la pression s’accentue sur les autorités. Le ministère de la Femme a admis que de nombreux viols avaient eu lieu dans la province et que des enquêtes seraient menées.

 Source: Rfi