La mission conjointe entre la force « Barkhane » et ses partenaires sahéliens, qui s’est déroulée en janvier, visait à affaiblir les groupes djihadistes liés à Al-Qaida.
Personne n’a voulu manquer ça. Assis sur la rocaille ou accoudés aux blindés, les mains en visière pour se protéger du soleil, ils sont tous là, le téléphone prêt à filmer. « Tirez ! », commande le chef d’artillerie. La détonation soulève les gravillons. L’obus de mortier s’écrase quatre kilomètres plus loin, dans une vallée piquée d’arbustes. A la jumelle, un soldat observe trois combattants en déroute. Une deuxième salve d’artillerie les fait disparaître dans la poussière.
Les militaires français retournent à leurs véhicules, ragaillardis d’avoir enfin aperçu l’ennemi. Même si c’est au fond d’une lunette, même s’il a échappé au feu. Voir l’adversaire rassure, au moment où la fatigue commence à poindre. Déjà dix jours que les soldats de « Noir », nom de ce sous-groupement tactique désert (SGTD) de 250 hommes, ont quitté leur base de Ménaka, emprise française la plus à l’est du Mali, pour rejoindre le théâtre d’opération du Liptako Gourma, à 800 km au sud-ouest par la route. Ils participent à l’opération « Eclipse », menée du 2 au 31 janvier, principalement dans la zone des trois frontières (Mali, Burkina Faso, Niger).
Source: Le Monde