Plus de deux millions de personnes ont été déplacées par les combats dans la province du Tigré et 4,5 millions sont en besoin d’assistance. La communauté internationale s’inquiète aussi de graves violations des droits de l’homme. C’est dans ce contexte que le Haut-Commissaire aux réfugiés de l’ONU Fillipo Grandi a conclu une visite de trois jours en Éthiopie, où il a demandé aux autorités d’accélérer la mise en place de l’aide humanitaire internationale.
Fillipo Grandi a dressé un portrait sombre des besoins humanitaires au Tigré. « Les individus ont besoin de toute forme de soutien. De la nourriture, des produits non alimentaires, des médicaments, de l’eau potable, des abris. Et le rétablissement de tous les services est une autre priorité… »
Pour que les humanitaires soient durablement présents au Tigré, le gouvernement éthiopien doit déjà accepter d’ouvrir cette région encore largement inaccessible et coupée du monde.
« L’accès au Tigré est fondamental. Seize agences onusiennes et 25 ONG ont demandé des permissions. Il est maintenant primordial que les autorités éthiopiennes adoptent un système qui permette de délivrer rapidement et efficacement des autorisations pour les organisations. »
Le Haut-Commissaire a pu visiter deux camps de réfugiés érythréens au Tigré, les deux autres étant toujours interdits d’accès. Il craint que ces deux autres camps soient même complètement vides à l’heure qu’il est. « Les réfugiés racontent avoir été pris au piège au milieu des combats. Ils parlent aussi de massacres, d’enlèvements ainsi que de quelques retours forcés vers l’Érythrée aux mains des soldats érythréens présents dans la zone. »
À Addis Abeba et Asmara, on refuse toujours de reconnaître l’intervention des troupes érythréennes au Tigré