La région du Tigré en Éthiopie est engluée dans un conflit sanglant depuis 75 jours maintenant opposant l’armée fédérale et les forces érythréennes aux dissidents du parti Tigréen du TPLF. La province est largement coupée du monde et toujours largement sans soutien humanitaire. Alors que l’on craint le pire pour les civils, les voix commencent à s’élever pour dénoncer des crimes de guerre et la violation du droit international qui auraient lieu au Tigré.
Le mot est lâché. Des possibles « crimes de guerre ». C’est le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères Josep Borrell qui l’écrit sur son blog. « La situation va bien au-delà d’une opération de maintien de l’ordre », continue-t-il.
Il évoque notamment les nombreuses informations qu’il reçoit en continu concernant des meurtres à grande échelle, des viols, des violences à caractère ethnique, des pillages ainsi que le retour forcé de réfugiés par l’armée érythréenne.
Des accusations qui corroborent les propos du haut commissaire pour les réfugiés de l’ONU, Filipo Grandi, qui lui décrit de graves violations du droit international.
En ce moment, les Nations unies n’ont accès qu’à un quart des réfugiés au Tigré, craignant le pire pour le reste d’entre eux après avoir vu des images satellite de destruction dans les camps qui les accueillaient.
Alors que l’Union européenne a suspendu le versement d’une partie de son aide financière à l’Éthiopie pour demander un accès indépendant aux humanitaires, deux sénateurs américains proposaient en décembre que des sanctions soient prises à l’encontre des responsables de violations des droits de l’homme.
Source: Rfi