Au Mali, la société civile et la classe politique réagissent aux événements de Bounti.
Le 3 janvier, une frappe aérienne avait touché cette localité du centre du pays, faisant une trentaine de victimes. Le ministère de la Défense malien et l’opération française Barkhane ont expliqué par communiqué le 8 janvier que des avions de chasse français avaient neutralisé un groupe de terroristes de la katiba Serma.
Détails flous
Une association peule, la Jeunesse Tabital Pulaaku, affirme quant à elle depuis le 4 janvier que des civils qui assistaient à un mariage ont été touchés. Aujourd’hui, les détails de cet événement restent flous. Et le mouvement politique M5-RFP (Mouvement du 5 juin- Rassemblement des forces patriotiques) demande des clarifications au gouvernement malien.
« Vous avez des versions contradictoires, celle de l’armée française et celle de ceux qui sont sur les réseaux sociaux, déclare Choguel Maïga, président du comité stratégique du M5-RFP. Il faut que notre gouvernement, après les investigations et surtout s’il est associé à l’opération, dise la vérité au peuple malien. Le gouvernement du Mali, dans tous les cas de figure, a l’obligation d’assurer la sécurité des citoyens. Or, dans beaucoup de régions, les populations sont attaquées souvent, des villageois sont rançonnés à payer des impôts et quand ils s’adressent à l’administration, aux représentants de l’État, il n’y a aucune réponse ».
« Dire la vérité »
« Le gouvernement malien a l’obligation de dire la vérité aux Maliens sur tous les événements et de faire en sorte que les Maliens ne soient pas abonnés seulement aux versions des gouvernements étrangers et des réseaux sociaux, poursuit-il. Cela n’est pas acceptable. Maintenant, comme il semble qu’il y a des enquêtes qui vont être menées ici et là, nous attendons ici la suite de ces enquêtes mais nous continuons d’être extrêmement vigilants sur tout ce qui se passe dans notre pays ».
Source: Rfi