Descendant du « Mahdi », leader religieux et politique, l’ancien Premier ministre soudanais est décédé le 26 novembre à Abou Dhabi.
Il était le « zaïm », le leader politique le plus connu de son pays et souvent présenté comme le dernier Premier ministre élu démocratiquement. Sadiq al-Mahdi est décédé le 26 novembre des suites du coronavirus à l’âge de 84 ans, aux Émirats arabes unis, où il était hospitalisé depuis plusieurs semaines. Les rues étaient noires de monde pour suivre son cercueil ce 27 novembre dans les rues de Omdurman, en face de la capitale, Khartoum, sur les rives du Nil.
C’est là qu’il est né en 1935 et là qu’il était revenu s’adresser à ses partisans en décembre 2018 alors que le pays se soulevait contre le régime d’Omar el-Béchir. La ville accueille le siège du parti nationaliste et conservateur Al-Oumma, qu’il a dirigé pendant des décennies, ainsi que la principale mosquée de la confrérie des Ansar, dont il était l’imam, le guide. Il rejoint la tombe de son arrière grand–père, Muhammad Ahmad, « le Mahdi », qui mena une résistance des plus intenses contre le colon britannique au XIXe siècle.
Sa disparition marque les esprits. En forme malgré son grand âge, ce religieux passé par l’université d’Oxford, au style reconnaissable – lunettes aux montures fines, turban, barbe roussie –, a traversé les nombreuses tempêtes politiques qui ont fait l’histoire du Soudan depuis l’indépendance, en 1956. Tant les autorités civiles que militaires du Soudan qui se partagent la tâche de la transition ont tenu à marquer leur affection à l’ancien Premier ministre.
Dans le monde arabe, les déclarations en hommage au leader soudanais proviennent de milieux variés, de l’ambassade saoudienne à Khartoum comme du Hezbollah libanais.
Source: Jeune Afrique