Selon un rapport, des militaires éthiopiens ont été écartés de plusieurs missions de maintien de la paix, notamment en Afrique. Les Nations unies s’inquiètent de leur sort car ils sont tous Tigréens, et que le conflit entre l’État fédéral éthiopien et le TPLF se poursuit.
Avec les rondeurs diplomatiques habituelles, l’ONU s’est déclarée jeudi « extrêmement préoccupée s’agissant de soldats possiblement rapatriés sans notification ». Depuis plusieurs semaines, des militaires éthiopiens sont écartés des missions de maintien de la paix. D’après un rapport interne ayant fuité, ils seraient tous Tigréens. L’opération s’apparenterait donc à un profilage ethnique.
Au Soudan du Sud, plusieurs soldats ont été désarmés, arrêtés et renvoyés de force à Addis-Adeba, où ils ont été interpellés. On serait sans nouvelles d’eux. Le rapport s’inquiète de possibles tortures, voire exécutions extrajudiciaires.
L’Éthiopie, deuxième plus gros contributeur de casques bleus dans le monde.
D’autres ont disparu ou ont été démis de leurs fonctions au Soudan ou à New York. En Somalie, environ 40 soldats ont été rapatriés sans explication. Deux cents à trois cents autres auraient été désarmés. Or, en Somalie, le contingent éthiopien a la réputation d’être le plus efficace. S’il est affaibli, cela fragilisera un peu plus le pays face à la menace terroriste. « Nous vérifions les faits pertinents et sommes en train de mettre en œuvre une série de mesures », a indiqué Farhan Haq, porte-parole de l’ONU, dans une formule des plus vagues. Les autorités éthiopiennes ont expliqué que la force avait été infiltrée par le TPLF, rendant nécessaire le désarmement.