Éthiopie: l’offensive au Tigré entre dans sa phase «finale», annonce le Premier ministre

REUTERS/Tiksa Negeri Des forces armées amharas dans une région frontalière du Tigré, Éthiopie, le 9 novembre 2020.

L’Éthiopie est plongée depuis deux semaines dans une spirale de violence avec l’offensive du gouvernement contre le Tigré, au nord de la capitale Addis-Abeba. Il est difficile de connaître le déroulement précis des combats et le nombre de victimes, car la province est toujours coupée du monde. Plus de 27 000 Éthiopiens ont déjà fui vers le Soudan voisin. 

 Le Premier ministre Abiy Ahmed a affirmé, ce mardi matin, que l’offensive était entrée dans sa phase « finale » pour reprendre la capitale provinciale, Mekele.

Pour l’heure, Mekele reste encore un bastion du parti tigréen TPLF, mais les forces gouvernementales s‘en approchent. Elles ont, par exemple, repris ce lundi la ville d’Alamata, à 120 kilomètres plus au sud. C’est le moment choisi par le Premier ministre Abiy Ahmed pour lancer la dernière phase de l’attaque qui aura lieu dans les prochains jours, précise-t-il. Un assaut final nécessaire, selon lui, car le TPLF n’aurait pas respecté l’ultimatum qui lui a été imposé il y a trois jours, un ultimatum lui demandant de rendre les armes.

Néanmoins selon certaines sources diplomatiques, cet assaut final pourrait être plus compliqué que prévu, d’abord en raison du terrain montagneux aux abords de Mekele, et ensuite, car les forces tigréennes ont prouvé qu’elles savaient utiliser de l’artillerie lourde.

Un raid aérien a été mené lundi à Mekele, proche d’un site de lancement de roquettes, indique Ocha, le bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies. Un raid qui aurait tué des civils, assure de son côté le TPLF.

 Après deux semaines de conflit, le gouvernement est en quête de soutien populaire et a demandé à tous les Éthiopiens de respecter une minute de silence ce mardi matin. Un appel suivi au moins aux abords de la place centrale d’Addis-Abeba, Meskel Square.

Des concerts de klaxon ont aussi été entendus pendant plusieurs minutes. Mais difficile encore d’évaluer le réel engouement derrière les troupes fédérales, le conflit étant un sujet assez tabou dans les rues de la capitale ces derniers jours.

  Source: rfi