Il est toujours difficile d’y voir clair réellement sur la situation au Tigré où les communications sont toujours coupées. Néanmoins, depuis qu’il a lancé son offensive contre le Front de libération du peuple du Tigré, il y a 13 jours, le gouvernement éthiopien continue de communiquer ses succès sur le terrain.
Le gouvernement a annoncé une nouvelle prise. L’armée fédérale aurait désormais le contrôle d’Alamata, ville située à la pointe sud du Tigré. Une information confirmée par une source tigréenne.
Cette localité, au cœur d’une zone de production de coton, n’est qu’à 120 km de Mekele, la capitale du Tigré. Jusqu’à présent, les villes conquises par les forces d’Addis-Abeba, comme Humera ou Dansha, étaient concentrées dans l’Ouest. La prise d’Alamata pourrait signifier l’ouverture d’un nouveau front par le Sud. Preuve de la violence des affrontements, la ville d’Addis-Abeba a annoncé l’envoi d’une cinquantaine d’agents de santé dans les postes militaires du Nord.
Officiellement, le pouvoir fédéral refuse toujours de négocier. Le Premier ministre Abiy Ahmed a même annoncé que mardi, un hommage national de deux minutes serait rendu à l’armée, mais les autorités tigréennes sont loin de déposer les armes. Dimanche, son président a de nouveau accusé Abiy Ahmed d’être responsable des souffrances du conflit et de la destruction d’infrastructures. Debretsion Gebremichael a cité le barrage de Tekeze et l’usine de sucre de Wolkait.
Dans le même temps, une tentative de médiation serait en cours en Ouganda. Le président Museveni annonce avoir reçu ce lundi matin à Gulu, le vice-Premier ministre éthiopien, Demeke Mekonnen Hassen, accompagné d’une délégation. De son côté l’ex-président nigérian, Olusegun Obasanjo va lui aussi tenter une médiation. À en croire son porte-parole, il est en route pour Addis-Abeba où il souhaite engager des pourparlers.
Source : rfi