L’Éthiopie est-elle capable de s’extraire de la spirale de violence dans laquelle elle se trouve ? Les affrontements continuent toujours dans la province du Tigré, treize jours après le lancement d’une offensive de l’armée fédérale contre le parti tigréen TPLF, qualifié de mafia par le gouvernement. Plus inquiétant, de nouveaux massacres ethniques ont eu lieu dans le reste de l’Éthiopie, faisant au moins 34 morts dans la nuit de samedi à dimanche. Ils ont eu lieu dans la province du Benishangul-Gumuz, théâtre d’exactions contre des civils depuis de nombreux mois maintenant.
Un bus attaqué, au moins 34 civils tués et trois attaques simultanées. La nuit a été sanglante dans la province du Benishangul-Gumuz, lieu de nombreux raids ces derniers mois, assure Aaron Masho, le porte-parole de la commission éthiopienne des droits de l’homme. « C’est seulement la dernière attaque d’une longue série. Le mois dernier des hommes armés ont tué 15 individus. Quelques semaines plus tôt de nombreuses personnes ont perdu la vie et plus de 300 ont dû être déplacées. »
On recense plus de 100 morts depuis septembre dans la région. Les causes varient selon les interlocuteurs, certains parlent de revendications territoriales, d’autres de la proximité avec le barrage de la Renaissance, autre raison avancée : l’épuration ethnique contre les communautés Amharas.
« Quelques-uns des précédents incidents ces derniers mois ciblaient en particulier les membres de certaines ethnies. Ces attaques entrent parfois dans un schéma de violences ethniques, avec femmes et enfants faisant partie des victimes. »
Alors, l’incident est-il lié à la guerre en cours au Tigré ? Pas directement, selon Aaron Masho : « Il y en effet eu des attaques ces derniers mois durant lesquels des hommes armés ont profité du retrait des soldats pour perpétrer leur crime. »
Ces derniers jours, de nombreux soldats fédéraux stationnés dans des zones de guérilla ont été transférés vers le Nord du pays pour combattre les forces tigréennes.
Source : rfi