Plusieurs des principaux médias étasuniens affirment avec certitude que Joe Biden est le vainqueur de l’élection présidentielle US. Bien que tout semble ne pas être encore terminé dans ce processus de la prétendue démocratie américaine et nombre d’actions sont encore possibles du côté du camp de Donald Trump, notamment d’ordre juridique, il est néanmoins intéressant d’avoir certaines idées sur les éventuelles relations des Etats-Unis, Biden à leur tête, avec le continent africain.
Tout d’abord et pour répondre à la problématique posée, il faudrait certainement rappeler non seulement les principales orientations de Biden, mais également les cercles auxquels il appartient. Cela est connu – Joe Biden est soutenu par l’Etat profond étasunien, communément appelé Deep State. Les méthodes de déstabilisation visant les Etats souverains récalcitrants vis-à-vis de Washington sont également bien connues et étudiées. Notamment en ce qui concerne les révolutions de couleur.
Ce qui signifie que les Etats africains ayant une politique indépendante et souveraine risquent tous d’être dans le viseur des déstabilisations des stratèges politiques étasuniens. D’autant plus si ces Etats africains sont des alliés des adversaires géopolitiques de Washington. C’est une orientation de la politique US à prendre avec le plus grand sérieux.
Autre point également révélateur. Il est connu que Biden a été fort activement soutenu par le lobby LGBT. D’ailleurs, il ne s’en cache pas, bien au contraire. Cette réalité doit elle aussi être sérieusement analysée car elle dépasse largement le cadre des préférences dans cette orientation. Si ce lobby a pris une position fortement puissante dans pratiquement tous les pays occidentaux, il est fort bien connu que la grande majorité des pays, et des peuples, du monde sont fermement opposés à sa montée en puissance chez eux. Surtout lorsque ce lobby tente, souvent de façon agressive, à venir dicter sa loi dans les pays souverains. Bien souvent avec le soutien actif de l’establishment politique étasunien, et plus généralement occidental.
Cela signifiant une chose simple: tous les Etats ayant une vision traditionnelle en termes des notions sur la famille, le mariage et les enfants, seront dans le viseur des attaques du lobby LGBT. Et l’Afrique – bien évidemment aussi. Plus que cela, le chantage qui pourra viser nombre de pays africains sur ledit sujet pourra fort possiblement monter en flèche. A savoir si tel ou tel Etat africain refusera de libéraliser sa juridiction intérieure en lien avec le sujet LGBT – il pourra faire face à des sanctions économiques et des pressions politiques. Et connaissant la position de l’écrasante majorité des pays africains sur ce fameux sujet, comme d’ailleurs de la grande majorité des pays du monde, il est évident que les tensions avec Washington pour ces pays ne seront qu’à la hausse.
De façon générale, s’il est vrai que le principal intérêt déclaré en direction de l’Afrique de l’administration Trump – notamment via son secrétaire d’Etat Mike Pompeo – était de combattre l’influence grandissante de Pékin et de Moscou sur le continent – désormais tout en maintenant cette orientation pro-unipolaire, il faudra s’attendre à encore une plus grande agressivité émanant des adversaires confirmés de la multipolarité.
Au-delà des pressions probables mentionnées ci-haut, les USA pourront également tenter à recourir à la fameuse arme des interventions militaires dites «humanitaires». Souvent sous la bannière de la protection des droits de l’homme, avec comme base des intérêts purement géopolitiques ou géoéconomiques, et surtout néocolonialistes.
Ceci étant dit, compte tenu des divisions plus que jamais visibles au sein de la société étasunienne – pouvant par la même occasion faire augmenter les tensions internes à un niveau supérieur, il se peut à cet effet que les plans des multiples interférences US visant les Etats souverains soient un peu retardés. Mais plus important que cela encore – et cela devrait être sérieusement compris par le camp Biden s’il sortira effectivement «vainqueur» de cette bataille présidentielle, c’est que le monde actuel, résolument multipolaire, ne saura tolérer les agissements propres au passé plus ou moins récent. Les capacités de riposte sont bel et bien fixées. Evidemment peu de chances que cela soit compris par l’establishment étasunien – mais cela ne change pas la détermination des partisans de la multipolarité.
Mikhail Gamandiy-Egorov