Au Sénégal, décès de l’ancien ministre et historien Iba Der Thiam

JACQUES DEMARTHON / AFP Iba Der Thiam (deuxième à partir de la droite), à l’Assemblée nationale, le 5 mai 2010 à Paris.

Les présidents du Sénégal, Macky Sall, et du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, ont rendu hommage dimanche 1er novembre à l’historien, homme politique et syndicaliste sénégalais Iba Der Thiam, décédé à Dakar à l’âge de 83 ans des suites de maladie.

 Le professeur Iba Der Thiam a fait ces derniers temps « plusieurs séjours à l’hôpital. Celui d’hier (samedi soir) lui a été fatal », a déclaré dimanche à l’AFP un membre de son entourage. Il devait être inhumé à Dakar dimanche après-midi.

Agrégé en histoire moderne et contemporaine, il a enseigné à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar du début des années 1980 jusqu’à sa retraite en 2006 et a fait partie du comité de l’Unesco pour la rédaction de l’histoire générale de l’Afrique.

« Historien de notoriété mondiale »

Ministre de l’éducation nationale (1983-1988), Iba Der Thiam a été candidat malheureux à la présidentielle de 1993 et plusieurs fois député à l’Assemblée nationale. Le président sénégalais a salué sur Twitter un « historien de notoriété mondiale, professeur émérite et humaniste radical ».

Son homologue burkinabé a rendu hommage sur Twitter au « syndicaliste, homme politique et parlementaire » qui a apporté « une contribution significative à l’édification de la démocratie au Sénégal ».

Depuis 2013, Iba Der Thiam dirigeait le comité pour la rédaction, toujours en cours, de l’histoire générale du Sénégal, un projet visant à « décoloniser » la vision du passé de cette ancienne colonie française d’Afrique de l’Ouest.

Mais après la parution fin 2019 d’un volume portant notamment sur le XIXe siècle, le comité, qui a bénéficié de subventions publiques, a été visé par de nombreuses critiques. Des confréries musulmanes ainsi que certaines communautés du pays ont estimé que cet ouvrage ne restituait pas correctement leur rôle et leur action dans l’histoire du pays. Le défunt s’était engagé à intégrer ces critiques dans une prochaine édition.

   Source : Le monde