Alors que les Ivoiriens s’apprêtent à voter pour élire leur président ce samedi 31 octobre, des leaders religieux renouvèlent leur appel à l’unité tandis que des artistes chantent en faveur de la tolérance. Le pays reste marqué par les violences électorales de 2010. Et espère que ce scrutin se déroulera dans le calme.
L’Alliance des religions en faveur de la paix, qui réunit les représentants de plusieurs cultes, musulmans et chrétiens en Côte d’Ivoire a fait une déclaration vendredi après-midi pour appeler au calme et inviter les Ivoiriens à préserver la paix.
« Nous pensons que faire encore un appel à la paix la veille du scrutin est un plus, souligne le père Emile Kelignon Aka, porte-parole de l’Alliance au micro de notre correspondante Jenna Le Bras. Nous pensons que cela peut avoir un impact, un résultat positif. Celui d’apaiser les cœurs. »
« Rien n’est au-dessus de la Côte d’Ivoire, poursuit le secrétaire général adjoint de la conférence des évêques catholiques. Nous, guides religieux, nous allons vers les tenants du pouvoir, vers l’opposition, vers les enfants de Côte d’Ivoire pour leur dire : désarmer vos cœurs. Après l’échéance, après les votes, la Côte d’Ivoire sera là et nous avons besoin de paix pour vaquer à nos occupations, pour vivre. »
« Comme un appel »
Le chanteur de reggae Kajeem se rappelle des violences de 2010 et s’inquiète des tensions de ces dernières semaines. « Lorsqu’éclatent les conflits, on a l’impression que les gens ont oublié qu’ils ils étaient, qu’ils ont l’habitude de vivre et partager un certain nombre de choses avec les gens autour d’eux et qu’il y a comme une sorte de folie passagère qui s’empare de tout le monde. Je ne sais pas trop ce qui nous divise mais ce qui nous unit avant tout, c’est la Côte d’Ivoire. »
La chanson a pour but de toucher un maximum d’Ivoiriens avec un message de tolérance, notamment les jeunes, surtout ceux des quartiers défavorisés qui peuvent être facilement manipulés, estime la chanteuse de rap Nash. Aussi a-t-elle décidé de chanter en nouchi, un argot local. « C’est un langage qui est accessible à cette population des quartiers dits défavorisés. On leur demande de ne pas se laisser manipuler, de ne pas s’en prendre à leur voisin. Pensez à votre avenir, ne rentrez pas dans la politique, ça ne sert à rien d’utiliser la violence pour s’exprimer. »
Une chanson parrainée par le CICR et diffusée sur les réseaux sociaux et les radios locales depuis plus d’un mois, notamment à Yopougon, le quartier populaire en périphérie d’Abidjan, qui compte plus d’un million d’habitants, rappelle notre envoyée spéciale Alexandra Brangeon.
Source: rfi