Mercredi, le gouvernement ivoirien a fait un geste en proposant des aménagements de la Commission électorale indépendante (CEI). Ce jeudi 22 octobre, l’opposition lui a opposé une fin de non-recevoir et maintient son mot d’ordre de désobéissance civile.
À neuf jours de la présidentielle, la Côte d’Ivoire s’enfonce dans une crise préélectorale. Après une mission de médiation de la Cédéao à Abidjan les 18 et 19 octobre, le gouvernement a convié mercredi l’opposition à une rencontre à la primature. Mais aucun de ses poids lourds, que ce soit le PDCI, le FPI ou EDS, ne s’y est rendu.
Affirmant que ces points avaient été évoqués lors des discussions entre l’opposition et la Cédéao, le gouvernement a proposé d’ajouter un siège pour l’opposition à la CEI, de donner la vice-présidence de la commission centrale au PDCI et de recomposer les commissions locales.
Autre geste du gouvernement, la possibilité d’une rencontre Ouattara-Bédié est évoquée. Le communiqué dit en tout cas la « disponibilité du chef de l’État ». Enfin le gouvernement appelle l’opposition à « lever sans délai le mot d’ordre de désobéissance civile ».
Un geste que les deux candidats Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’guessan refusent en bloc. Celle-ci affirme n’avoir jamais parlé d’un siège supplémentaire ou d’une vice-présidence de la CEI lors de sa rencontre avec la Cédéao le 18 octobre. Et de rappeler sa liste de revendications : retrait de la candidature Ouattara, réformes de la CEI et du Conseil constitutionnel, audit de la liste électorale, retour des exilés et libération des prisonniers politiques…
Les candidats Henri Konan Bédié et Affi N’Guessan demandent à la Cédéao de continuer son rôle de médiation et de facilitation dans le conflit ivoirien.
L’opposition veut négocier via la Cédéao
L’opposition répète également qu’elle ne participera à aucune rencontre convoquée par un membre du gouvernement ivoirien et n’acceptera de négocier que sous l’égide de la Cédéao. La présence mercredi à la primature de Francis Behanzin, le commissaire Paix et sécurité de l’organisation ouest-africaine en tant que simple observateur n’était pas un gage suffisant, a expliqué ce jeudi le secrétaire exécutif du PDCI, Maurice Guikahué.
Par ailleurs, l’opposition reconnaît qu’une éventuelle rencontre Bédié-Ouattara a été évoquée lors de ses entretiens avec la Cédéao. Une rencontre à laquelle le chef de l’Etat semble disposé et pour laquelle il a marqué sa disponibilité. Mais ce jeudi, sur ce point précis, l’opposition n’a pas répondu.
Source : rfi