Les massacres perpétrés à l’instigation du régime extrémiste hutu, au pouvoir en 1994, avaient fait environ 800 000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsi.
Trois hommes suspectés d’avoir pris part au génocide rwandais en 1994 ont été arrêtés et mis en examen cette semaine en Belgique, a fait savoir samedi 3 octobre le Parquet fédéral belge, confirmant une information de l’hebdomadaire Le Vif/L’Express.
« Deux ont été arrêtés mardi à Bruxelles et l’un mercredi dans la province du Hainaut, dans deux dossiers différents, mais très semblables, et tous trois inculpés d’“infractions graves au droit humanitaire” », a précisé Eric Van Duyse, porte-parole du parquet fédéral. L’un des trois a été placé sous surveillance électronique, les deux autres ont été incarcérés.
Sans révéler d’identité, le porte-parole a assuré que ces suspects avaient été confondus par « une quarantaine de témoins » rencontrés au Rwanda dans le cadre de l’enquête belge. Le renvoi éventuel de ces suspects devant une cour d’assises belge « sera déterminé en dernier lieu sur la base du dossier présenté par le juge d’instruction et le parquet », selon M. Van Duyse.
800 000 morts
Les massacres perpétrés à l’instigation du régime extrémiste hutu au pouvoir au Rwanda ont fait environ 800 000 morts entre avril et juillet 1994, essentiellement parmi la minorité tutsi, mais aussi chez les Hutu modérés, selon l’Organisation des Nations unies (ONU). En Belgique, cinq procès ont déjà eu lieu ces vingt dernières années, ayant conduit à neuf condamnations.
En 2001, quatre Rwandais, originaires de la région de Butare (sud), dont deux religieuses bénédictines, accusées d’avoir livré aux miliciens hutu plusieurs milliers de personnes réfugiées dans leur couvent, avaient ainsi été condamnés à des peines de douze à vingt ans de prison. Leur procès avait constitué une première mondiale pour une justice civile nationale hors du Rwanda.
Deux notables rwandais ont ensuite été condamnés en 2005 par la justice belge, puis un ex-major en 2007, et en 2009, un Rwandais, surnommé le « banquier du génocide », a été condamné à trente ans de réclusion.
En décembre 2019, Fabien Neretsé, ancien haut fonctionnaire rwandais, avait été reconnu coupable du crime de génocide, pour la première fois en Belgique. Sa condamnation à vingt-cinq ans de prison est devenue définitive en mai avec le rejet de son pourvoi en cassation.
Source : Le Monde