Pour la première fois depuis sa détention préventive fin juillet, le journaliste marocain a été interrogé ce mardi 22 septembre par un juge d’instruction à Casablanca. Omar Radi a été arrêté pour « financements étrangers », « atteinte à la sécurité intérieure de l’État », et « viol » suite à la plainte d’une collègue. Au début de l’année, Omar Radi a déjà été condamné à 4 mois de prison avec sursis pour un tweet critique envers un juge. Ses soutiens dénoncent un acharnement.
Selon sa défense, c’est sur les accusations de viol qu’Omar Radi a été entendu à huis clos par le juge d’instruction ce mardi. Maître Souad Brahma affirme que le journaliste nie les faits, et évoque une relation consentie. Dans la matinée, une vingtaine de personnes se sont rassemblées devant la cour d’appel de Casablanca pour réclamer la libération d’Omar Radi.
Les soutiens du journaliste dénoncent un acharnement, comme Amnesty International. Au mois de juin, l’ONG a publié un rapport dans lequel elle accusait les autorités marocaines d’avoir espionné Omar Radi via un logiciel installé sur son téléphone. Ce que Rabat dément. Depuis, le journaliste se dit victime d’une vengeance de la part du pouvoir.
Accusations douteuses
L’organisation Human Rights Watch évoque d’ailleurs une campagne de dénigrement, avec plus d’une centaine d’articles parus dans les médias proches du pouvoir depuis la mi-juin. Concernant la plainte pour viol, l’ONG rappelle qu’il est important que l’accusatrice soit entendue, respectée, et bénéficie d’un procès équitable. Mais l’ONG note aussi des précédents de journalistes, activistes ou politiques marocains, arrêtés ou emprisonnés suite à des accusations douteuses de délits sexuels.