La commission ougandaise de communication l’a annoncé la semaine dernière : désormais, toute personne diffusant du contenu en ligne devra s’enregistrer auprès d’elle avant le 5 octobre prochain. Pour justifier cette nouvelle directive, la commission cite un article de l’Uganda Communications Act, qui interdit la diffusion de contenus sans licence. Une loi qui sera donc désormais appliquée aux publications en ligne et sur les réseaux sociaux.
Pour Roland Ebole, l’un des chercheurs de l’ONG Amnesty International sur l’Ouganda, c’est une nouvelle restriction grave de la liberté d’expression dans le pays. Elle est, selon lui, d’autant plus inquiétante à quelques mois de l’élection présidentielle prévue au début de l’année prochaine.
« De manière générale, tous les Ougandais vont être concernés par cette nouvelle régulation, souligne Roland Ebole au micro de Lucie Mouillaud, du service Afrique de RFI. Il faut réaliser que l’élection présidentielle se rapproche. Il faut aussi réaliser qu’un peu plus tôt cette année, en juin, la commission électorale a publié de nouvelles directives, qu’elle présente comme une feuille de route révisée pour l’élection de 2021, et qui requiert que tout le processus électoral se déroule en ligne. »
Objectif : limiter l’opposition
Conséquence, poursuit le chercheur d’Amnesty :
« Tous les rassemblements politiques durant la campagne sont interdits, alors quand il y a des restrictions sur les moyens de communication et d’information, durant une période où le gouvernement interdit les rassemblements publics, nous pouvons estimer que l’objectif de cette démarche est de limiter l’opposition. »
Source : rfi