La ministre des Armées a mis la pression ce dimanche dans l’émission « Le Grand Rendez-vous » Europe 1 – « Les Echos » – CNews sur les responsables du coup d’Etat au Mali. Elle s’est montrée aussi inflexible sur la défense des droits bafoués en Méditerranée par la Turquie. Enfin elle a confirmé l’arrestation d’un officier français soupçonné d’avoir renseigné un espion russe.
Florence Parly n’a pas manqué de devoirs de vacances cet été avec la multiplication des tensions internationales. Interrogée dimanche dans l’émission « Le Grand Rendez-vous » sur « Europe 1 », en partenariat avec « Les Echos » et « CNews », la ministre de la Défense a affiché plusieurs positions fermes de la diplomatie française.
Au Mali, répétant l’hostilité de Paris au coup d’Etat militaire qui a eu lieu le 18 août, la ministre a prévenu la junte qui a pris le pouvoir qu’elle devra sous quelques mois le rendre à une autorité civile. Pas question d’attendre les trois ans évoqués par les généraux lors du coup de force. Si « la junte a exprimé son souhait de poursuivre la lutte contre les terroristes et les engagements restent tenus », Florence Parly prévient que la communauté internationale pourrait remettre en question son soutien à l’opération Barkhane de sécurisation du Sahel. « L’affaiblissement de l’Etat ne peut que profiter aux terroristes », a-t-elle rappelé.
Liberté de naviguer
Concernant les tensions en Méditerranée autour de la Grèce, la ministre de la Défense a regretté le comportement « escalatoire » de la Turquie qui met potentiellement en danger la liberté de naviguer. Elle rappelle que la Marine positionne en permanence une frégate dans cette zone dans le cadre des opérations contre Daech et que porte-hélicoptères « Tonnerre » a fait route vers Beyrouth. Jugeant qu’il est très important de mettre un terme à ces tensions , Florence Parly pose comme condition de ne pas remettre en cause des droits reconnus par la communauté internationale. Il n’y a pas de droit à accaparer des ressources énergétiques, a-t-elle précisé à l’encontre du président Erdogan et de son « projet nationaliste ».
Au rayon des catastrophes, Florence Parly a également évoqué le Liban où elle doit se rendre avec Emmanuel Macron mardi. « C’est un pays qui peut disparaître, craint-elle. Rien ne serait pire que de laisser les puissances régionales s’emparer de ce pays. » Evoquant la corruption qui mine l’Etat, la ministre plaide pour des réformes comme celle des marchés publics. Elle estime pour cela nécessaire de dialoguer avec les forces politiques du pays, y compris le Hezbollah. « C’est un parti politique qui possède des députés au parlement. »
Espion russe
Au plan intérieur, la ministre des Armées a confirmé qu’un officier supérieur français faisait l’objet d’une procédure judiciaire pour « transmission ou atteinte à la sécurité ». Europe 1 a révélé dimanche qu’un militaire français basé en Italie et en poste auprès de l’Otan est soupçonné d’avoir transmis des documents sensibles à un espion russe. « Le ministère des Armées a saisi lui-même la justice française », a-t-elle affirmé sans plus de précisions sur les faits.
Enfin, Florence Parly a expliqué travailler actuellement avec Dassault Aviation pour aménager le calendrier de la prochaine commande de 30 avions de combat Rafale. Objectif : éviter que les chaînes de production de l’avionneur ne souffrent de coupures d’activité.
Source : lesechos