En République du Congo, 48 heures après l’annonce du décès de l’ancien chef de l’État, Pascal Lissouba, la question de ses funérailles se pose. L’ancien président du Congo-Brazzaville est décédé des suites de maladie, à Perpignan, dans le sud de la France. Pour l’opposant Clément Mierassa, le Congo a un problème avec la mémoire de ses grands hommes.
Pascal Lissouba avait occupé la fonction suprême de son pays entre 1992 et 1997 avant d’être chassé par l’actuel président, Denis Sassou-Nguesso. Sur les six chef d’État congolais depuis l’indépendance en 1960, cinq sont décédés dont trois à l’étranger (Youlou, Opango et Lissouba).
La dépouille d’Alphonse Massamba-Débat (1963-1968), exécuté, n’a jamais été rendue à sa famille. Et le village de l’ancien président Marien Ngouabi est abandonné,souligne l’opposantClément Mierassa, joint par Vincent Dublange du service Afrique de RFI. Pour lui, cela montre que beaucoup de questions n’ont pas été réglées.
« Je suis passé en 2016 dans le village natal de l’ancien président Marien Ngouabi et j’ai été surpris de voir combien ce village était complétement abandonné. Ce n’est pas normal. Je crois qu’il faut que nos présidents soient correctement réhabilités.
Et cette année nous avons eu le décès malheureusement du président Jacques Joachim Yhombi-Opango [décédé à Paris en mars 2020], nous avons le décès du président Pascal Lissouba. Nous souhaitons qu’un jour il soit possible que leurs dépouilles mortelles reviennent au Congo et qu’on leur réserve la gratitude, qu’il y ait une certaine reconnaissance et qu’on leur réserve un statut tout à fait particulier. Je crois que ça aiderait beaucoup les Congolais.
Et que l’on apporte une réponse au devenir du corps du président Alphonse Massamba-Débat, ce n’est pas normal. Je vous le dis très sincèrement : je le vis très très très mal ! »