Une affaire d’espionnage secoue le Togo avec la mise en marche de logiciels espions sur les téléphones portables de deux membres du clergé, rapporte The Guardian.
Des médias internationaux, Le monde et The Guardian, ont révélé ce qui s’apparente être une grosse affaire d’espionnage par le biais de moyens de télécommunication. Selon les révélations d’une enquête, Mgr Benoît Alowonou et cinq autres critiques du gouvernement togolais avaient été espionnés via leurs téléphones portables. Les chercheurs du Citizen Lab de la Munk School de l’Université de Toronto ont confirmé au journal anglais Guardian et à Le Monde qu’au moins six personnes au Togo étaient visées par l’attaque.
Cependant, la source réelle de cette attaque reste inconnue mais tous les doigts sont pointés vers le gouvernement de Faure Gnassingbé. Selon John Scott-Railton, chercheur principal de Citizen Lab, « pour l’instant, le Citizen Lab n’est pas en mesure de dire de manière concluante quel gouvernement est responsable de cette attaque. Mais le fait que ces personnes soient toutes soit membres d’un parti d’opposition, soit autrement critiques envers le gouvernement est troublant ». « Encore une fois, nous sommes loin des types de cibles que les sociétés de logiciels espions comme la NSO prétendent être les cibles légitimes de ces activités », a-t-il ajouté.
Les Cibles du logiciel
L’année dernière, le service de messagerie WhatsApp a déclaré que 1400 personnes dans le monde – y compris des militants des droits de l’homme – étaient écoutées via un logiciel espion fabriqué en Israël. La société israélienne qui produit le logiciel d’espionnage admet qu’elle vend le produit aux gouvernements du monde entier, mais affirme qu’elle est censée ne l’utiliser que pour surveiller les criminels et les terroristes. Il va sans dire que les gouvernements en font une tout autre utilisation et malheureusement, les terroristes, les vraies, sont toujours libres et sans surveillance.
Le Togo est l’une des nations les plus oppressives du continent. La même famille occupe la présidence depuis 1967 et la dissidence n’est pas tolérée. Il ne serait donc pas étonnant que les actes d’espionnages viennent du régime en place. Aussi, comme le Togo, ce genre de logiciel est une aubaine pour la plupart des pays d’Afrique dont les gouvernants ne tolèrent pas les critiques et les oppositions.
Source : Beninweb