Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a condamné mardi l’attaque ce week-end d’un camp de déplacés dans le nord du Cameroun, au cours de laquelle 17 civils ont été tués et 16 autres blessés, selon un bilan officiel de l’armée.
“Le HCR condamne fermement une (…) attaque brutale contre un site hébergeant 800 personnes déplacées à l’intérieur du pays, dans le village de Nguetchewe, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun“, a écrit l’agence humanitaire dans un communiqué.
Dans la nuit de samedi à dimanche, une “attaque terroriste doublée d’attentats-kamikazes” à Nguetchewe, a fait “19 morts civils, dont deux kamikazes” et “16 blessés“, avait auparavant annoncé le ministère de la Défense camerounais dans un communiqué.
“Plusieurs terroristes non identifiés, dont deux kamikazes, se sont introduits dans le village de Nguetchewe, pour y commettre diverses exactions et atrocités“, avait-il détaillé. Les deux kamikazes ont ensuite poursuivi des civils dans leur abri avant d’actionner les explosifs qu’ils portaient sur eux.
Le nord du Cameroun, frontalier avec le Nigeria, est la cible d’attaques meurtrières du groupe jihadiste Boko Haram depuis 2013.
“Il est évident que c’est Boko Haram qui est responsable” de cette attaque, a affirmé dimanche à l’AFP Mahamat Chetima Abba, maire de la commune de Mayo-Moskota, où est situé Nguetchewe.
Après l’assaut, “quelques 1.500 personnes“, dont des “habitants terrifiés” de ce village ont fui vers la ville voisine de Mozogo, a indiqué l’agence de l’ONU qui annonce le déploiement sur place d’une mission d’urgence afin d’évaluer la situation et les besoins de protection et de santé des personnes touchées.
La région, déjà l’une des plus pauvres du monde, connait ces derniers mois une “augmentation significative d’incidents violents“, selon le HCR. Depuis janvier, 87 attaques du groupe Boko Haram ont été enregistrées.
L’insurrection de Boko Haram (“l’éducation occidentale est un péché” en haoussa, langue la plus répandue dans le nord du Nigeria) est née en 2009 dans le Nord-Est du Nigeria avant de se propager à ses voisins, au Cameroun, au Niger et au Tchad. Depuis cette date, plus de 36.000 personnes (principalement au Nigeria) sont mortes dans ses attaques, et 3 millions ont dû fuir leur domicile, selon l’ONU.
En 2016, le groupe s’est scindé en deux branches: la faction historique, dirigée par Abubakar Shekau, et l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), affiliée aux jihadistes du groupe Etat islamique.
Source : voaafrique