Les autorités ivoiriennes ont autorisé la réouverture de bars et des boîtes de nuit le vendredi 31 juillet, fermés depuis plus de trois mois. Pourtant, la pandémie de coronavirus continue de frapper le pays, qui compte plus de 15 000 personnes infectées et qui vient de passer la barre symbolique des 100 morts. Dans le continent, le nombre de malades et de morts ne cesse d’augmenter.
Vendredi 31 juillet était une journée un peu particulière à Abidjan : la capitale de la danse en Afrique de l’Ouest fêtait la Tabaski et, hasard du calendrier, en ce jour férié, la ville officialisait aussi la réouverture de ses bars et boîtes de nuits, fermés depuis le mois de mars.
Dès la tombée de la nuit, les Ivoiriens n’ont pas boudé leur plaisir de se retrouver autour d’un verre. À l’Acoustic Bar, Isha et Bibi sont ravies de retrouver leurs habitudes. « Je suis super contente, c’est comme si on sortait d’une prison en fait, parce que ce n’est pas du tout facile de rester enfermée, raconte Bibi. Malgré tout, on garde les mesures barrières qui sont très importantes. Il ne faut qu’on s’oublie car le virus est là ».
Perte d’identité
Si les bars de quartier en extérieur, appelés « maquis », ont eu l’autorisation de rouvrir au public dès le mois de mai, près de 600 patrons de bars et boîtes de nuit attendaient de pouvoir faire tourner leur business. Au VIP Discothèque, temple des nuits abidjanaises, toutes les tables ont été réservées, bien qu’il soit tôt. « Les gens ont trop envie de s’amuser, beaucoup, beaucoup, explique le responsable, Prince Alex. On a deux salons et j’attends des réservations. Un salon prend ici 8 à 10 personnes ».
À quelques pas de là, même constat dans le bar de Désiré, plein à craquer : « Nous nous sommes vraiment contents. Depuis 18 h, c’est en marche et c’est rempli », dit-il.
La réouverture devenait une urgence. Selon le mouvement des opérateurs économiques de la nuit, 10 000 employés ont été mis en difficulté par cette crise sanitaire, avec des pertes moyennes pour les établissements de 12 millions de francs CFA (18 000 euros) par mois. Au-delà de l’impact économique, c’était toute une ville qui avait perdu un peu de son dynamisme et beaucoup de son identité.
Source : rfi