Le Sénat italien a levé l’immunité de l’ancien ministre de l’Intérieur italien ouvrant la voie à un procès dans lequel Matteo Salvini devra répondre de ses actes. En août 2019, l’homme politique italien avait refusé le débarquement de plus de 80 migrants bloqués sur le navire humanitaire Open Arms pendant 19 jours.
C’est un procureur de Sicile qui avait mis fin, le 20 août 2019, au calvaire des 83 migrants bloqués sur l’Open Arms. Cris de joie et chants avaient retentis à l’annonce d’un débarquement enfin autorisé, après 19 jours, par décision de ce procureur. Ignorant les positions du ministre de l’Intérieur de l’époque, Matteo Salvini, il avait exigé une évacuation rapide des rescapés du bateau, au vue de la situation préoccupante à bord. Les évacuations médicales se multipliaient et des naufragés avaient fini par sauter par dessus bord.
Un an plus tard, Matteo Salvini va devoir répondre de ses actes devant un juge pour avoir empêché le débarquement des ces 83 rescapés. L’immunité parlementaire dont bénéficiait le chef de la Ligue a été levée jeudi 31 juillet par les sénateurs italiens, autorisant ainsi la tenue d’un procès dont on ignore encore la date.
Dans cette affaire, l’homme politique encourt jusqu’à 15 années de prison si la procédure judiciaire arrive à son terme.
Salvini jugé en octobre dans une autre affaire de séquestration de migrants
Ça n’est pas la première fois que le chef du parti d’extrême droite italienne se voit privé de son immunité sur des décisions liées à sa gestion de la question migratoire. Le Sénat ayant levé son immunité en février dans un précédent dossier, il doit être jugé le 3 octobre pour avoir bloqué, en juillet 2019, durant plusieurs jours, 116 migrants à bord du Gregoretti, un navire des gardes-côtes.
La décision du Sénat représente “une occasion importante de rétablir la vérité des faits“, a déclaré l’ONG Proactiva qui affrète l’Open Arms. “Ce n’est pas l’ancien ministre que nous souhaiterions voir jugé, mais une vision du monde et de la politique” opposés à l’accueil de migrants, a estimé l’ONG d’aide au migrants.
“Je suis fier d’avoir défendu l’Italie et je le referai“, a réagi pour sa part, Matteo Salvini. Tout en revendiquant ses positions anti-immigration, celui-ci a toujours tenté de se dédouaner en affirmant que le blocage des navires était une décision collective du gouvernement, et donc également de la responsabilité du Premier ministre Giuseppe Conte, afin d’échapper à la levée de son immunité et à la tenue d’un procès.
Source : INFOS MIGRANTS