Le Conseil de sécurité a décidé, mardi matin à l’unanimité, de proroger d’un an l’embargo sur les armes imposé à la République centrafricaine (RCA), tout en créant une nouvelle dérogation pour les lance-roquettes.
L’adoption de la résolution 2536 (2020) s’est faite à main levée dans la salle du Conseil économique et social (ECOSOC), plus grande que celle du Conseil de sécurité, pour respecter la distanciation sociale imposée par la pandémie de COVID-19. Le Conseil prévoit d’alterner réunions en personne et visioconférences.
En adoptant ce texte, le Conseil de sécurité décide que, jusqu’au 31 juillet 2021, tous les États Membres devront continuer de prendre les mesures nécessaires pour empêcher la fourniture, la vente ou le transfert directs ou indirects d’armements à la République centrafricaine, à partir de leur territoire ou à travers leur territoire ou par leurs ressortissants, ou au moyen de navires battant leur pavillon ou d’aéronefs immatriculés chez eux.
Dans ses neuf dérogations, le Conseil parle pour la première fois de livraisons de lance-roquettes et de munitions spécialement conçues pour ces armes.
Ce nouvel assouplissement de l’embargo sur les armes vise à répondre aux besoins spécifiques des forces de sécurité centrafricaines, a expliqué la France, porte-parole de la résolution qui a rappelé que les Quinze ont déjà procédé à trois assouplissements depuis le début de l’embargo.
Mais au nom de l’Estonie, la Belgique et l’Allemagne, les États-Unis ont dit craindre que, sans une bonne gestion des stocks d’armes et de munitions, ce nouvel assouplissement risque de favoriser la prolifération des lance-roquettes et donc leur contrebande. Le Royaume-Uni a dit partager ces craintes alors que la République dominicaine a exhorté la République centrafricaine à remplir les critères fixés par le Conseil pour éviter que les armes ne tombent dans les mains des groupes armés.
La Fédération de Russie n’a pas dit autre chose, voyant dans la réalisation de ces critères, une chance pour la République centrafricaine d’obtenir « d’ici un an », ce qu’elle réclame: la levée des sanctions.
Si l’embargo sur les armes a joué un rôle positif au début du conflit, il sape à présent les capacités des forces de sécurité centrafricaines alors que pendant ce temps-là les fauteurs de trouble continuent de s’armer grâce à la contrebande, a argué la Fédération de Russie. Les sanctions ne sont pas un objectif en soi.
De son côté, le Niger a fait valoir que les sanctions sont là pour appuyer les progrès vers la paix et la concrétisation des aspirations des autorités nationales. Le souci de ces aspirations a été mis en avant par la Chine.
Dans la résolution qu’il a adoptée aujourd’hui, le Conseil a dûment prorogé jusqu’au 31 août 2021 le mandat du Groupe d’experts chargé de suivre le respect des sanctions.
Source : ONU info