Depuis presque un mois, des manifestations pacifiques ne cessent de se répandre au Darfour. Des sit-in pacifiques apparaissent dans diverses villes avec des revendications récurrentes, comme une meilleure sécurité, la disparition des milices armées et des dirigeants corrompus issus de l’ancien régime.
Le Major-Général Malik Al Tayeb Khojaly a placé le Darfour Nord sous état d’urgence jusqu’à nouvel ordre. Sa décision fait suite aux violences du week-end.
À Kutum, les forces de sécurité auraient démantelé un sit-in à coup de gaz lacrymogène et de balles réelles. Un commissariat et des véhicules auraient aussi été détruits. La force onusienne UNAMID a envoyé une équipe sur place ce lundi. À Fata Borno, des témoins accusent des inconnus armés d’avoir tiré sur un rassemblement local. Dans les deux cas, il y aurait des victimes, mais les chiffres sont très variables.
Le gouverneur du Darfour Nord a estimé que les revendications de base du mouvement étaient légitimes, mais que des éléments extérieurs cherchaient à exploiter la situation. Selon le Major-Général Al Tayeb, ces personnes veulent « créer de l’insécurité pour déstabiliser la région et relancer la guerre au Darfour ».
Selon plusieurs sources, Khartoum viendrait même de se mettre d’accord sur le partage du pouvoir avec le SRF et le SLM Minni Minnawi. Une ultime phase de négociations sur les arrangements sécuritaires serait sur le point de commencer.
Pour l’instant, les violences n’ont pas fait dérailler le processus. Mais à mesure que l’on se rapproche d’un accord, le moindre incident pourrait tout faire échouer.
Source : rfi